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Itw Photographe Béatrice The Quirky

mariage alternatif

Today sur mon blog j’interview la photographe Béatrice De Guigné du duo de photographe – vidéaste The Quirky. (Duo spécialisé dans le mariage et wedding destination). Cela fait des années maintenant que je suis son travail de photographe de mariage avec beaucoup d’attention, et celui de son amoureux Jérémie (vidéaste).

Mais au delà des photos de mariage et elopement ultra badass et carrément stylées ! C’est son état d’esprit en tant que photographe de mariage qui me séduit le plus. J’apprécie sa sensibilité, ses coups de gueules, son parcours aussi, quelle faramineuse ascension ! Je trouve que c’est une vraie chouette personne. Une femme entière, une battante, qui sait rester authentique, une vraie pétillante, bien cash aussi des fois et surtout droite dans ses bottes. Je l’ai notamment découverte lors d’une super formation sur Empara et un workshop SONY puisqu’elle y est ambassadrice en France. Et ça été un vrai coup de cœur. J’aime voir que des personnalités aussi haute en couleurs puissent percer dans ce milieu, c’est vivifiant et très inspirant ! Cela fait vraiment du bien de voir des consœurs qui soient dans cet état d’esprit de partage et capable de se remettre en question. Elle progresse, se renouvelle tout en continuant à me surprendre.

Tous les deux proposent des prestations mariages qui sont un peu alternatives et forcément moi je suis fan ! Bref … je n’en dis pas plus voici la petite interview de cette photographe française pas comme les autres ! Enjoy ! Et un grand merci à elle !

La blogueuse Nessa sur le blog la mariée aux pieds nus écrit de toi “Avec son caractère bien trempé, ses nombreux tatouages et ses longs cheveux tantôt gris, tantôt blonds, ou roses, et son grand sourire, la photographe Béatrice de Guigné est une figure aujourd’hui incontournable dans le monde du mariage. Depuis plus de 10 ans, Béatrice exerce sa passion, et a su, avec beaucoup d’intuition et de travail, se réinventer au fil des saisons pour aujourd’hui évoluer en compagnie de Jérémie Pennequin son compagnon, avec qui elle forme le duo charismatique The Quirky.” Qu’est-ce que tu penses de cette présentation ? Quelque chose à rajouter ? 😀 

Rien à ajouter ! Je l‘aime bien cette description.

Lors d’un workshop photographe de mariage moody sur empara, tu racontais ton parcours et le fait qu’au départ tu as un peu suivi les pas de ton grand frère photographe qui faisait des mariages. Il en pense quoi de sa petite sœur maintenant ? 

Le mieux placé pour répondre, c’est lui, alors je lui ai posé la question, et voici ce qu’il a répondu :

« De la fierté Tu as su créer ta propre identité, un style bien à toi en collaboration avec Jérémie. Ce n’était pas évident et tu l’as fait. Tes photos sont belles et reconnues à l’international. C’est fort »

Dans ce workshop, on peut voir concrètement ton évolution qui est assez dingue à vrai dire. Avec le recul, comment tu expliques ces changements aussi radicaux ? Et aujourd’hui qu’est ce que tu mets en place pour toujours progresser, et pour booster ta visibilité ? 

En fait, je pense que les photos ont évolué naturellement, en parallèle de mon évolution personnelle. Je grandis, mes gouts changent, ma connaissance du métier aussi, et donc naturellement ca s’applique à ce que je fais et aime dans mes images.
Je ne fais rien d’exceptionnel pour booster ma visibilité. Je publie sur les réseaux sociaux / blogs principalement.

Et toujours dans ce workshop  d’empara, tu évoquais ton matos et comment tu étais passé du D750 chez Nikon à l’hybride Sony alpha. Comment cela a révolutionné ta façon de travailler, notamment sur le fait qu’avant t’osais pas trop aller vers les ouvertures à f/1.4 car la MAP était pas toujours top, alors qu’avec le sony c’était parfait. Ou encore le fait que c’était silencieux (au revoir le miroir qui claque), et que forcément dans un photo reportage c’était beaucoup plus efficace pour ne pas interférer. Sa capacité aussi en basse lumière, son live view hyper performant … (J’ai bon ?)
A l’époque tu disais taffer avec un 35 mm quasi tout le temps. Du coup, je me demandais aujourd’hui, tu taffes avec quel matos ? Et quelles améliorations tu as depuis ce workshop d’empara ? Qu’est ce que ça a changé concrètement pour toi ? 

Fin 2017, après une saison en bi-marque, j’ai tout basculé en Sony. Ca a fini de me convaincre que l’hybride avait de l’avenir. Je suis aujourd’hui avec deux A9II, toujours le combo 35mm + 85mm, et un 24mm + 135mm que j’utilise de temps en temps.

Pour les points négatifs avec sony, j’ai juste lu de ci de la que le boitier était gourmand en batterie (j’imagine du à la live view). Quand tu fais un reportage, tu as des batteries en rab ? Et tu vois d’autres points négatifs dans ta pratique ?  

C’était le cas sur la première génération il y a 6 ans… Aujourd’hui 2 batteries par boitier suffisent pour faire toute une journée.

Ambassadeur chez sony, en interview pour des mag comme GRAZIARangefinder  ou encore  lauréat de prix comme le Best Wedding Trailer Award en 2017 C’est quoi la suite ? Comment tu expliques ce succès ? 

En vrai je n’en sais rien. On fait ce qu’on aime, on essaie de le faire du mieux possible, et si ça plait, c’est cool. La suite ? Continuer sur cette lancée.

En tant qu’artiste, il y a souvent des rencontres déterminantes qui font que tout bascule, est ce que cela été ton / votre cas à tous les deux ? 

Rencontrer Nessa il y a 10 ans a été clairement déterminant. Elle a toujours été de bons conseils, et si elle n’avait pas organisé la toute première Love Etc, je n’aurais pas non plus rencontré d’autres photographes, dont ceux qui sont aujourd’hui mes amis les plus proches.

Pourquoi fais-tu ce job ? qu’est ce qui te fais te lever tous les matins ? Et comment tu  t’imagines dans 10 ans ? 

J’aime sincèrement les gens, leurs histoires, les liens entre eux. J’aime la connexion que je peux créer avec les couples, être l’épaule sur qui ils peuvent s’appuyer le jour J.
J’imagine que dans 10 ns je serais encore photographe, et peut-être autre chose, mais quoi…

C’est quoi ta journée – routine ? Est ce que le doute fais partit de ton processus de travail ? Comment le gères tu ? 

Je me lève, m’occupe de mon chat, bois mon thé, check les réseaux sociaux, réponds à mes emails, vais prendre une douche et ensuite j’attaque ma post-prod ou quelque soit le truc sur lequel je suis en train de travailler.

Travailler sur des mariages demandent énormément d’énergie, que ce soit physiquement (posture debout toute la journée sous un soleil de plomb, avec parfois un sac à dos lourd, et pour les plus téméraires des postures pour shooter digne du yoga), ou encore émotionnellement, être présent, à l’affût et recevoir toutes ces émotions toute la journée. J’ai vu sur un de tes posts sur Facebook que tu disais avoir un coach sportif.  Est ce que tu as une hygiène de vie particulière pour gérer tout ça ? Comment gères tu la fatigue, la transpi et les douleurs ? (la question 100% glamour Ah ah !) 

Effectivement, j’ai eu un coach pendant 4 mois à l’été 2019. Avant ça, on ne peut pas dire que j’étais très attentive à ma condition physique. Et je l’ai souvent payé (bonjour le mal de dos/jambes le dimanche matin après un mariage). Je ne suis toujours pas une accro au sport, mais disons que lorsque j’ai commencé à voir les bénéfices, je me suis dit que ça valait la peine de faire un petit effort. Donc j’ai continué le sport en salle 2 fois par semaine. Pour le reste, il n’y a pas de magie : un bon déo et des vêtements qui ne tachent pas !

Quelles sont les choses qui t’agacent le plus dans les mariages ? les presta ? que tu n’aimes pas faire ? 

Désolée pour lui mais ce que je déteste le plus c’est le « fameux tonton Bob ».  Celui qui vient te taper la discute sur ton matos pile quand t’es occupée à faire autre chose, qui ne peut pas s’empêcher de te raconter sa carrière de presque photographe, et si en plus il vient te dire quoi faire à quel moment ou comment te placer par rapport à la lumière… c’est le pompom.

Et au contraire qu’est-ce que tu préfères ?

La séance couple, surement un de mes moments préférés.

Je me trompe peut être (tu me diras!) mais, j’ai la sensation qu’en France, le mariage alternatif, les atypiques restent vraiment très très timides comparés aux mariages aux states ou anglo saxons. Il suffit de voir notamment le contenu de blogs en France (NDLR je ne remets pas en cause le contenu qualitatif soyons clairs; juste les thèmes abordés, les ambiances !) comparé à https://www.rocknrollbride.com/ ou https://photobugcommunity.com/ ou encore https://dirtybootsandmessyhair.com/ ou on a quand même un certain level de badasserie et de projet complètement ouf. J’aimerais bien ton avis là dessus. Comment toi tu vois les choses puisque tu es spécialisée dans les mariages qui sortent vraiment des sentiers battus? Qui est ta clientèle ? Sont -ils français ? Est ce que les tendances bougent ? 

En France, en ce qui concerne le mariage, on est moins aventurier que dans les pays anglosaxons, c’est comme ça, c’est culturel. Il existe bien des couples alternatifs, qui ont envie de sortir des codes du mariage classique, mais ils sont effectivement peu visibles. C’est un cercle, vicieux : ils sont peu représentés, donc ils ne vont pas forcément sur les blogs, donc ne proposent pas leurs mariages aux blogs, donc sont peu représentés… Ca bouge, mais doucement.
Mes mariés sont plutôt anglosaxons ou mixtes, ils sont alternatifs, pas forcément physiquement, mais dans leur conception d’une journée de mariage.

En tant que photographe, j’ai régulièrement des couples qui me disent qu’ils ont des idées mais qu’ils ne trouvent pas les prestataires qui correspondent à leurs envies décalées. Je me souviens notamment d’un couple qui voulait faire une déco version street art. Ou encore plusieurs couples qui galéraient à trouver des costumes un peu foufou pour le marié. Mais qu’ils ont du se résigner pour la déco ou alors passer directement sur asos pour le costume homme. Qu’est ce que tu leur conseillerais ?  

Et bien de ne pas se limiter aux recherches ni aux prestaires « estampillés » mariage justement. Le costume Asos, et pourquoi pas ! S’il te plait et qu’il te va bien. Et si jamais, il sera toujours possible de le personnaliser ou de le faire reprendre un peu par une couturière. Et puis sinon, certains fabricants sur-mesure peuvent répondre à cette demande.
La déco, aller la chercher là ou on irait pour trouver de la déco pour sa maison par exemple. Sortir des sentiers battus, c’est aussi ça. On peut se faire aider par un wedding planner aussi.

mariage rock

Tes shootings d’inspiration sont vraiment incroyablement audacieux ! Comment trouves tu tes couples et quelles sont tes influences ? Comment abordes tu la direction artistique dans tes projets ? 

Je trouve souvent mes couples sur Instagram. Je fais une cherche en fonction du lieu ou je vais faire le shooting.  En général quand j’ai une idée, j’essaie de créer un moodboard ou un tableau Pinterest histoire d’avoir une idée plus visuelle et de pouvoir la partager avec le couple et les autres prestas qui peuvent travailler avec moi sur le projet.

Côté mariage : Tu as des adresses que tu kiffes ? des blogs ? Des comptes insta ? des boutiques de robes de costumes ? des créateurs ? des photographes qui sortent vraiment de l’ordinaire ? 

Coté blog français : évidemment La Mariée Aux Pied Nus qui est une référence. A l’étranger : Junebug Weddings, Wedding Chicks, Green Wedding Shoes, Dirty Boots and Messy hair…
Et tu peux suivre leur compte Insta également.
Coté robe : je suis une fan inconditionnelle des robes Rue de Seine, et on a aussi des créas exceptionnelles comme Wednesday Atelier, Eleonore Pauc, Manon Gontero et j’en oublie plein.
En pour les costumes : Blandin & Delloye, Faubourg Saint-Sulpice, L’Apiéceur… Et pourquoi pas Asos !
Et pour les photographes, la planète regorge de talents fous, il n’y a qu’à regarder Insta du genre Dirty Boots and Messy Hair pour s’en rendre compte.

Pour le reste : quelles sont tes influences ? tatouages ? cinéma ? peinture ? qu’est ce que tu kiffes ! 

La musique le plus souvent, fait travailler mon imagination. Et bien sûr le cinéma/les séries.

Tu travailles sur quoi en ce moment ? Des projets à venir ? Des envies particulières pour la suite?

J’avoue que pour l’instant tout est un peu en pause. J’attends de voir comment les choses vont se débloquer.
Peut-être développer le corpo, à voir.

Demain, un couple te contacte, car ils vont se marier et aimeraient que tu proposes une idée pour un mariage complètement OUF . Comment tu réagis et qu’est-ce que tu leur proposerais ?

Ahah c’est tentant, mais j’essaierais quand même de construire quelque chose en fonction d’eux. Ce n’est pas mon mariage, ce n’est pas à moi que ça doit ressembler.

Quels ont étés les mariages les plus atypiques qui t’on le plus marqué ? Les plus dingues que tu aies pu faire ? 

Certainement un mariage à Hong Kong et un autre à Hawaï. Deux mariages avec sur lesquels Jérémie et moi avons passé plusieurs jours. A chaque fois des expériences folles à base diner sur un bateau, de cérémonie au milieu de l’océan, de découvertes de gens et de lieux foufous !

Imagines tu as no limit en budget, quel projet fou tu révérais de faire ?

Clairement le tour du monde.

Qu’est ce que tu rêves d’avoir en mariage  et que tu n’as jamais eu ? 

Un mariage complètement barré à Las Vegas.

Avec qui révérais tu de collaborer ?

Alors là je sèche…

Dis-moi 5 trucs que tu détestes grave 

Oubliez de désactiver mon réveil, le machisme/patriarcat, mon voisin du dessus qui fout le bordel, quand mon chat marche ou se roule sur mon clavier

Dis-moi 5 trucs que tu kiffes ! 

La photo évidemment, imaginer nouvelles idées, le chocolat, vivre à Bordeaux, changer de couleurs/coupe de cheveux tous les 6 mois.

photographe vidéaste destination wedding

Quelle est la question que l’on ne t’as jamais posé et que tu révérais que l’on te pose? 

Alors là je sèche à nouveau…

Nous arrivons à la fin d’un confinement (suite au coronavirus), avec clairement une saison de mariage quasi en suspens. Comment ton homme et toi vous vivez cette crise ? 

Comme tout le monde j’imagine, nous sommes dans l’attente. Nous avançons petit à petit après chaque mesure annoncée.

Est ce que c’est une période où tu as remis en question certaines choses dans ton business, ton travail, peut être envie de créer ou d’agir différemment ? 

Bien sûr ! Avec Jérémie nous avions déjà mis en marche des changements, (notamment développer le corpo), c’est l’occasion de prendre plus de temps pour le faire. 

Qu’est ce que tu retiens, un peu à chaud de cette période ?Humainement parlant, que les changements dans nos comportements doivent s’accélérer. 

En terme de business, que malheureusement quelque soit ton métier, et même si tu le fais de ton mieux, tu n’es pas à l’abris que tout s’arrête du jour au lendemain. Pire encore pour un métier à forte saisonnalité.

Et quels soutiens/ ressources tu as pu trouver pour garder le moral face à cette crises sans précédent ?

 Les amis ! Je suis de toute façon proche d’eux, mais pouvoir discuter avec eux, sérieusement ou avec humour, fait du bien.

Dernière question, une carte blanche, tu peux nous dire tout ce dont tu as envie. Un coup de cœur, comme un peu de pub pour des potes ! C’est toi qui choisis ! 

Et bien, juste profitez de la vie les gens ! C’est important 😀

Interview Mary Cherry

Cette semaine on en prends plein les mirettes ! Je vous en avais déjà causé dans un précédent billet de blog, Mary est une nana de Montpellier qui créé des desserts gourmands et audacieux ! J’aime beaucoup beaucoup l’univers qu’elle déploie dans ses pâtisseries, son insta. Elle est créative, sort vraiment des sentiers battus. Et a un ton bien impertinent ! C’est classe et à la fois très drôle. Bref  j’adore ! Un vrai coup de cœur.

Je n’en dis pas plus, et je lui laisse la parole dans cette petite interview home made.

capture de son instagram

Pour celles et ceux qui ne te connaîtraient pas, pourrais tu te présenter ?

Je m’appelle Mary, je suis née à Montpellier il y a 28 ans, mais j’ai aussi des origines corréziennes du côté de mon papa, de Brive la Gaillarde plus exactement. C’est sûrement de ce côté de la famille que me vient ma passion pour le rugby notamment (qui est une véritable institution là bas).

Mes parents étaient à l’origine marionnettistes, et j’ai grandi dans le théâtre qu’ils ont créé à Montpellier en 1995, le Théâtre de la Plume. Ce théâtre ne nous appartient maintenant plus mais j’y ai passé une bonne partie de ma vie et ça été une expérience très enrichissante dont je vois aujourd’hui les effets sur ma vie et ma créativité.

Mon père et ma famille font aussi d’ailleurs partis de cette passion de créér et pâtisser / cuisiner : je cuisinais beaucoup avec eux étant petite, et ils m’ont transmis cette envie d’en faire mon métier. Même si à vrai dire mon père n’aime pas trop le sucre, ça c’est une passion que je me suis trouvée seule !

C’est quoi ton parcours ?

Parcours assez classique, j’ai mon brevet, mon bac littéraire, ainsi qu’un diplôme en langues étrangères appliquées à l’industrie et au commerce en anglais, espagnol, italien (ça en jette hein? ^^).

Mais en fait je n’ai jamais trop su ce que je voulais faire avant il y a peu de temps. Pendant longtemps j’ai voulu être actrice et même faire les cours Florent sur Paris. Mais j’étais trop bien dans le Sud, et ma passion pour l’anglais et les langues m’a amené à chercher des études dans ce domaine. Je pense que j’aurais fais de la traduction si je n’avais pas été pâtissière.

L’année où j’ai ouvert la boutique, en 2013, j’ai passé mon CAP Pâtisserie en candidat libre (candidat libre = tu ne viens que pour l’examen final à la fin de l’année). Même si je n’ai pas fais les cours, j’ai révisé quelques recettes de base de mon côté, et j’avoue que je me régale pas mal à faire des choux ou des croissants ! C’est assez stressant, mais l’épreuve pratique c’est de la pâtisserie pendant 7h, donc c’est plutôt sympa !

Et Maintenant je peux combiner toutes ces passions dans ce que je fais : je pâtisse, je me sers de ma passion pour la culture anglo saxonne pour Mary Cherry et je peux des fois même faire l’actrice sans toute la pression du métier sur mes stories Instagram ou sur ma chaîne YouTube !

Qui sont tes mentors, tes influences dans la pâtisserie?

Oh j’ai beaucoup beaucoup d’influences différentes. Même si je n’aime pas forcément en proposer pour Mary Cherry, j’adore la pâtisserie française un peu plus traditionnelle, et j’aime de temps en temps faire ce genre de gâteaux pour mes amis et ma famille. Après je pense qu’il y a tellement tellement de choses possibles, surtout avec les réseaux sociaux et YouTube de nos jours, on découvre tous les jours de nouvelles techniques, de nouvelles recettes…

J’aime aussi particulièrement m’intéresser aux autres cultures et à leurs spécialités. Dès que je vais quelque part je regarde souvent quels sont leurs spécialités que ce soit sucré ou salé, en France ou à l’étranger. J’aime l’historique aussi qui va avec le plat ou la pâtisserie. Tout ça après se mélange dans ma tête et m’inspire pour mes propres gâteaux.

Quelles sont les valeurs de ton business ? qu’est ce qui est essentiel à tes yeux ?

Il est essentiel pour moi que mon client soit satisfait et que sa commande lui ressemble aussi. C’est pour ça que j’apprécie particulièrement travailler sur mesure et pour les mariages notamment. Chaque couple, chaque personne est différente. Les thèmes sont variés, que ça soit pour les mariages ou les anniversaires, et même quand je pars en livraison je découvre souvent de superbes endroits même dans ma propre ville et ses environs. Je ne sers que “d’intermédiaire”, je crée ce que le client souhaite, parfois avec mon aide bien sûr.

Beaucoup de choses sont possibles, et le plus merveilleux c’est que j’ai de plus en plus de clients qui me laissent carte blanche et me font entièrement confiance. C’est beaucoup de pression mais c’est aussi très flatteur et gratifiant !
J’ai besoin aussi que mes produits soient de qualité, travailler avec des produits de saison, et dans la mesure du possible qui viennent de producteurs locaux. J’adore ma région et il y a tellement de belles choses dans le Sud que ça serait dommage de ne pas en profiter !

Photographe Miss Buffet Froid

Les ingrédients que tu préfères travailler ?

Difficile de choisir ! Pour rejoindre ce que je disais juste avant, j’adore travailler les fruits de saison. Frais et entier, en compotées, en morceaux dans un gâteau, séchés pour décorer…
J’adore aussi les fruits secs et faire du praliné maison notamment, et même si à la base je ne suis pas une grande fan de chocolat j’adore le travailler, le tempérer, ou le voir fondre doucement sur de bons gros cookies au beurre noisette.

Dans l’ensemble, ce que j’aime dans la pâtisserie (et dans la cuisine en général), c’est voir les produits et matières se transformer. Comment de simples oeufs, un peu de farine, de la levure, du sucre, du lait et du beurre peuvent donner un résultat si délicieux et beau? Je trouve ça tellement fascinant !

Es tu sensible aux mouvements zéro déchet ? locavore ?

Oui bien sûr ! J’avoue qu’il est souvent difficile en ayant un commerce d’être parfait sur ce point là. Chez moi, à échelle “humaine” et étant seulement deux à la maison, ce n’est pas très compliqué de faire attention à notre consommation. Au boulot, dans ma cuisine, c’est plus la même échelle et je produis des fois des gâteaux pour 200 personnes. Je suis obligée de livrer mes gâteaux dans des boîtes en cartons notamment.

Par contre, j’ai cherché des solutions pour tout ce que je pouvais : j’utilise énormément de bocaux et boîtes, j’achète en vrac, et j’ai même récemment réussi à remplacer le cellophane par des feuilles en tissu recouvertes de cire d’abeille, c’est un produit génial !

J’essaye aussi au maximum de trouver des produits locaux, même si encore une fois beaucoup de produits que je dois me procurer ne se trouvent pas ici et je dois les faire venir de l’étranger. Mais j’essaye toujours le moins loin possible, Espagne ou Angleterre. J’essaye de trouver un bon compromis entre ce qui est possible et mes besoins, en tout cas je fais des efforts !

En tant qu’artiste, qu’entrepreneur, il y a souvent des rencontres déterminantes qui font que tout bascule, est ce que cela a été ton cas ? 

On rejoint un peu ce que je disais tout à l’heure. J’ai beaucoup d’inspirations différentes, et je dirais que la personne que je suis aujourd’hui et Mary Cherry sont l’image de tout ces petits bagages que j’ai accumulé : grandir dans un théâtre avec des parents artistes, cuisiner avec mon père, ma passion pour la culture anglo saxonne et le sucre, ma passion pour l’art, les réseaux sociaux et les autres pâtissières avec qui je peux parler chaque jour et qui font le même métier que moi mais dans différents endroits du globe…
Là comme ça je ne dirais pas que j’ai eu un moment où tout a basculé, ça a plus été un chemin qui s’est fait assez naturellement.

Sur insta on peut voir que tu as fait le gateau pour l’anniv de Natoo ! Tu peux nous en dire plus ? 

Haha oui c’est vrai cétait très fun ! J’ai eu l’occasion de discuter avec elle via Instagram, elle avait déjà goûté des biscuits que j’avais réalisé pour une marque de lingerie avec qui je bosse sur Paris, Bibiche, et à une autre occasion. De là on a discuté quelques  fois, et quand son anniversaire est arrivé je lui ai demandé si ça la tentait que je lui fasse son gâteau. Elle a été tout de suite hyper contente et emballée, et m’a même du coup invité à sa soirée d’anniversaire.

Je connaissais déjà quelques unes de ses amies donc j’ai passé vraiment un super moment, et même si le tournage de la vidéo, la préparation du gâteau et le transport en train ont été assez stressant et fatiguant c’était vraiment génial ! La surprise était totale pour elle, je lui avais juste demandé ses goûts en matière de pâtisserie, mais pour la déco je n’ai eu aucune indication, je voulais que ça soit une vraie surprise. Elle est adorable et c’était vraiment un chouette moment ! 

Pourquoi fais tu ce job ? qu’est ce qui te fais te lever tous les matins ? Et comment tu  t’imagines dans 10 ans ?

J’aime partager, créer et manger des gâteaux, du coup mon boulot est assez motivant pour moi ! C’est bien sûr pas toujours facile, et j’ai eu des périodes très fatiguantes et éprouvantes, et c’est aussi pour ça que j’ai vendu mon salon de thé en début d’année. Je ne voulais pas arrêter mon métier, je voulais simplement aborder les choses autrement. Je travaille maintenant uniquement sur commande, à un rythme que je peux choisir ou moduler. J’ai plus de temps pour créer, et réfléchir à d’autres projets que j’ai en tête depuis une moment. Mary Cherry c’est tellement plus qu’une simple boutique dans le centre ville de Montpellier.

Ce n’était qu’une petite partie de tout ce qu’on peut encore proposer ! J’ai notamment une belle communauté sur Instagram, qui est un support que j’aime tout particulièrement avec YouTube. Je peux vraiment intéragir avec les gens, et partager avec eux beaucoup de choses différentes, en plus de la pâtisserie.

Dans 10 ans je m’imagine à la tête de mon empire pâtissier ! Non sans rire je ne sais pas trop mais j’imagine que j’aurais fait évoluer Mary Cherry et que j’aurais toujours pleins d’idées et de projets à mettre en place autour de ça, peut être à l’étranger qui sait ?

capture de son instagram

C’est quoi ta journée – routine ? Est ce que le doute fais partie de ton processus de travail ? Comment le gères tu ?

C’est difficile de donner une journée type maintenant que je ne fais plus que les commandes, car toutes les semaines sont vraiment différentes. Mais en gros je m’organise en général en début de semaine  pour le reste de la semaine et je fais mon planning en fonction du nombre de commandes. Certaines commandes me demandent beaucoup plus de préparation en amont si j’ai des choses supplémentaires à commander etc…

Je suis humaine donc oui le doute fait partie de mon processus de travail, mais j’essaye au maximum de m’organiser pour être prête à l’heure et pouvoir même anticiper si quelque chose se passe mal. Je suis de plus en plus sereine avec le temps, parce que j’avoue avoir déjà eu tellement d’événements ou de demandes atypiques que je me dis que maintenant tout est possible et mon stress est très différent ! J’en aurais toujours mais il est maintenant très réduit sur beaucoup d’étapes de production.

Hors pâtisseries : quelles sont tes influences ? tatouages ? cinéma ? peinture ? qu’est ce que tu kiffes !

J’adore le théâtre, le cinéma et l’art en général. Je suis très fan de Salvador Dalí, dont j’ai visité le musée à Figueres un paquet de fois depuis mon enfance, je pense que je le connais quasi par coeur ! C’est un univers que mon père m’a fait découvrir très jeune, et j’ai grandi dans un univers très Dalí / Rocky Horror Picture Show (son film préféré). J’aime aussi d’autres artistes comme Warhol bien sûr, Mondrian, Miro…

Après, même en ayant des préférences, je ne suis pas très “difficile” et je me laisse émerveiller par beaucoup de choses dans la vie, et je trouve toujours l’art fascinant même sans forcément comprendre le sens profond du sujet.

Niveau cinéma sans hésiter Tim Burton, Wes Anderson et Tarantino sont dans mon top 3. Je suis assez sensible à la mise en scène , réalisation etc quand je regarde un film ou une pièce de théâtre. Je trouve le côté backstage tellement intéressant. Quand j’étais plus jeune j’achetais les DVDs des films que j’aimais exprès pour avoir les bonus et les Behind the Scenes.

Niveau tatouages, les miens n’ont pas vraiment de signification particulière, ce sont des dessins que mon tatoueur avait déjà qui m’ont plu, à part certains que j’ai fais dessiné pour moi. Dans tous les cas je ne le fais pas forcément pour un souvenir en particulier mais parce que j’apprécie le tatoueur et son style (en général mes potes de chez Neige Noire, big up !). Je fais facilement confiance aux gens qui ont une spécialité, un peu comme moi quand les gens me font confiance avec leur gâteau, chacun son expertise !

Tu travailles sur quoi en ce moment ? Des projets à venir ? Des envies particulières pour la suite?

Oui pas mal d’idées et de projets que j’ai en tête depuis un moment, dont certains vont se concrétiser bientôt ! On a pas mal de choses en préparation, et depuis la vente du salon de thé on est un peu en période de “transition”, notamment pour un nouveau lieu pour tourner les vidéo YouTube, ça me manque !

J’adore les collaborations aussi donc j’aimerais bien bosser là dessus, il y a tellement de gens géniaux dans le coin et même dans le monde avec qui bosser !

Je peux pas trop en dire plus pour le moment , c’est un peu secret 😀

Demain, un couple te contacte, car ils vont se marier et aimeraient que tu proposes une idée de gâteau pour un mariage complètement OUF . Comment tu réagis et qu’est-ce que tu leur proposerais ?

Je trouve ça génial ! Je vais discuter quand même un maximum avec eux pour voir leur état d’esprit, celui du mariage, ce qu’ils attendent de moi…A partir de là je vais réflechir à des techniques que j’ai envie de tester par exemple et que je n’avais jamais eu l’occasion de faire avant, des idées que j’avais en tête…

Il y a tellement de choses possibles ! Il faut savoir par exemple que tout ce qui existe en art existe pour la pâtisserie : peinture comestible, pinceaux, stylos à encre comestible, bombes de spray, aérographes, feuille d’or…C’est tellement inspirant ! Une technique que j’aime particulièrement et que j’ai déjà testé mais que j’aimerais approfondir c’est travailler la feuille azyme (vous savez ce même papier avec lequel est fait les petit écriteaux “Joyeux Anniversaire” sur les gâteaux parfois?).

J’ai déjà pas mal exploré la matière avec Chatte Chatoyante pour l’anniversaire de Mary Cherry il y a deux ans : j’avais fabriqué des sortes de fleurs comestibles pour habiller son corset, et elle les effeuillait et les donnait à manger aux invités. Il y a tellement de choses à faire et travailler avec d’autres personnes me donne encore plus d’inspiration !

capture de son instagram

Quels ont étés les mariages les plus atypiques qui t’ont le plus marqué ? Les plus dingues que tu aies pu faire ?

Niveau mariage, je travaille avec un traiteur pour lequel je fais régulièrement des gâteaux pour 200 invités, qui sont en général des pièces montées sur 5 niveaux, parfois des cascades de fleurs. Ce sont des gâteaux très impressionnants à faire, et pour les finir je suis souvent obligée de monter sur un petit tabouret pour me surélever tellement ils sont hauts !

J’ai récemment livré un gâteau pour un mariage sur un catamaran, et j’ai trouvé l’idée que mon gâteau embarque en mer assez cool !
Les demandes les plus folles que j’ai eu n’étaient pas pour des mariages, mais pour un anniversaire notamment que j’ai eu sur Paris l’année dernière, qui se passait dans un cirque. J’ai emmené mon matériel là bas en voiture depuis Montpellier, mes gâteaux et crème à assembler, et j’ai tout monté sur place. J’ai battu ma crème et monté mon gâteau entre deux dinosaures articulés, c’était assez drôle.

J’ai aussi animé un petit atelier cupcakes dans un wagon de train Montpellier – Paris pour le salon de la mode Who’s Next il y a quelques années.
Continuez à me faire vos demandes atypiques, je me régale !

Imagines tu as no limit en budget, quel projet fou tu révérais de faire ?

J’organiserais des événements inoubliables à thème avec des décors de fou et de grandes tables pleines de victuailles. Ou j’ouvrirais un lieu culturel / café immense, où je pourrais aussi organiser ce genre d’événements. J’aime les lieux un peu hybride où il se passe beaucoup de choses différentes, qui réunit parfois des domaines totalement différents.

capture de son instagram

Qu’est ce que tu rêves d’avoir en mariage  et que tu n’as jamais eu ?

Une demande d’un gâteau vraiment atypique, avec des effets de textures et de matières différentes, quelque chose de très artistique et abstrait.
Sinon un mariage sur le thème Harry Potter !! J’ai fais un shooting mariage récemment sur ce thème qui était très beau, mais qui restait dans des tons assez classiques, c’est un thème que j’aimerais bien avoir en mariage parce que très atypique, et super inspirant pour moi qui suis fan 😀

Quels conseils donnes tu aux futurs mariés qui veulent vraiment sortir des sentiers battus?

Il ne faut pas hésiter à dire ce que vous souhaitez et discuter, après tout c’est VOTRE grand jour, et il est important, alors autant qu’il vous ressemble un maximum ! Il y aura toujours quelqu’un qui vous suivra dans vos idées, même les plus folles !

capture de son instagram

Avec qui rêverais tu de collaborer ? 

Ah difficile à dire ! J’ai pas une personne en particulier qui me vient en tête là, mais collaborer avec des street artistes ou dessinateurs / peintres me plairait beaucoup, J’ai d’ailleurs un projet que j’ai en tête depuis longtemps pour lequel il me faudrait différents artistes. Je suis assez ouverte et l’avantage des collaborations c’est que ça permet de sortir un peu de ce que je fais d’habitude et de m’associer avec des gens de domaines totalement différents. Ce que je fais peux s’intégrer dans tellement de contextes, c’est ça aussi qui est génial !

Où en est la vidéo avec chatte chatoyante ? 

Haha ça il faudra le lui demander je me pose la même question 😀 Il me semble qu’on est pas loin du montage final, je la partagerai dès que je l’aurai, j’ai vraiment hâte de la voir !

Dis moi 5 trucs que tu détestes grave 

– L’andouillette
– Les gens sur internet qui se croient tout puissant et qui commentent des choses méchantes par plaisir ou pour se sentir supérieur (d’ailleurs pour ces gens là : c’est facile de choisir le contenu qu’on veut voir sur internet, si ça plaît pas, il suffit d’arrêter de suivre la personne, c’est aussi simple que ça !)
– L’intolérance
– Les montres (l’objet en soi me plaît en tant que bijou, par contre j’ai un problème avec l’heure, ça m’angoisse)
– Qu’on me dise ce que je dois faire

capture de son instagram

Dis moi 5 trucs que tu kiffes ! 

– Manger
– Manger
– Manger
– Manger
– Manger
 
…Ok sinon pour de vrai :
– Pâtisser / Cuisiner
– Voyager et découvrir de nouvelles choses
– Ma belle région du Sud de la France
– L’ambiance des fêtes foraines (mais pas les manèges, aussi une angoisse)
– Internet qui malgré ses défauts nous connecte avec tant de choses géniales dans le monde entier en un quart de seconde
 

Quelle est la question que l’on ne t’as jamais posée et que tu rêverais que l’on te pose?

Bizarrement on ne m’a jamais demandé exactement combien de kilos de beurre j’avais passé depuis que j’ai commencé à faire ça. La réponse est…Beaucoup !
Ou combien de personnes j’ai nourri avec mes gâteaux… La réponse est beaucoup aussi haha

Dernière question, c’est une carte blanche, tu peux nous dire tout ce dont tu as envie. Un coup de cœur, comme un peu de pub pour des potes ! c’est toi qui choisis !

Juste dire que je suis hyper reconnaissante pour tout et tous les gens qui me font confiance tous les jours, que ce soit pour les gâteaux ou autres. C’est grâce à vous que je peux avancer et c’est vraiment trop cool de pouvoir évoluer dans ce que j’aime ! Je fais tout pour toujours vous proposer de nouvelles choses et me dépasser en même temps, j’ai hâte de parler des prochains projets ! On mettra les infos sur nos réseaux sociaux (Facebook, et surtout Instagram : marycherrybakes)

Et merci à toi Buffette pour cet interview rock’n’roll, et la superbe séance photo qu’on a fait ensemble qui était tout aussi rock’n’roll, des biscuits et gâteaux que je voulais faire depuis longtemps et que tu as parfaitement mis en valeur merci !
 
capture de son instagram

Son insta :
www.instagram.com/marycherrybakes

Interview Chatte Chatoyante

Nouvelle interview today sur le blog ! Cette semaine, il s’agit de l’artiste performeuse Chatte Chatoyante de Montpellier. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, cette grande dame a quelque chose d’assez fou et sauvage. Sa façon de se mouvoir, de se mettre en scène m’émeut littéralement. Cette nana c’est un joyau brut. Oui ! vous avez bien lu ! UN JOYAU BRUT.

J’ai souvent pensé que mon amour de la danse venait du fait que je venais d’une famille de malentendants. Comme un besoin de lire sur les corps des autres ce qu’on entend pas ou ce qu’on ne dit plus. Petite déjà, j’étais fascinée par les danseurs, ce qu’ils transmettaient avec leur corps. Avec le temps, je suis même devenue une fétichiste des gestuelles. Je suis et reste captivée par ce que peut raconter les mains, les postures, les regards… Les danseurs ont ça en eux. Ils délivrent tant d’émotions par leur simple façon de bouger.

Chatte Chatoyante, elle a ce truc bien à elle, sur scène, elle se déploie, elle se transforme. C’est assez étonnant, car Elodie (de son petit nom), est une jeune femme au gabarit assez menu et petit. Pourtant quand elle se mets à danser, l’espace autour d’elle se remplit. J’ai eu l’occasion de travailler avec elle à plusieurs reprises via des workshops, et je trouve cette artiste, incroyable. Beaucoup d’humilité, bosseuse, j’aime sa sensibilité. Allez ! Je n’en dis pas plus et je lui laisse la parole.

Crédit – Monsieur G

Pour celles et ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter en quelques mots. Quel est ton parcours ? 

Je suis Chatte Chatoyante, j’ai grandi dans le sud de la France et mon outil de travail est le corps. Certains me connaissent via mes performances d’effeuillage burlesque, d’autre m’ont croisé dans les nuits électroniques sous forme de créature. J’explore tout ce que je peux à travers la danse mais je n’ai pas de formation académique. J’ai une formation universitaire dans la communication et le marketing de l’art. Après avoir travaillé derrière un ordinateur quelques années, un burn out m’a fait comprendre que j’avais besoin de m’exprimer autrement.

Tout plaquer pour faire de la danse n’a pas du être facile, et probablement ne doit pas être encore aujourd’hui facile tous les jours, aurais tu un conseil pour les personnes proches d’un burn out qui veulent se lancer dans autre chose ?

Je pense qu’il est essentiel de s’écouter. Quand un mal être se déclare c’est rarement par hasard. Il y a un grand nombre de facteurs qui font que l’on s’enferme dans des situations qui ne nous conviennent pas. Notamment des croyances et pensées limitantes. Personnellement, j’essaie de les combattre en me répétant des phrases qui me rassurent. Par exemple : « Rien n’est définitif » ou « Il n’est jamais trop tard ». C’est un peu culcul mais bon ça fonctionne pour moi.

L’idée est de voir la vie comme un terrain de jeu, de se faire plaisir et de s’affranchir d’une part du regard des autres mais aussi de ne pas avoir peur de remettre en question l’ordre établi. L’idée du « on a toujours fait comme ça » est un non sens pour moi, alors je créé ma propre façon de faire, de vivre. S’il fallait que je donne un conseil ce serait, de s’écouter pour se diriger vers quelque chose qui nous ressemble et il y a de grandes chances pour que ce « quelque chose » sorte des sentiers tous tracés… et franchement ce sont les meilleurs chemins, ils sont plein de surprises foncez !

Crédit : Kalymar

En tant qu’artiste, il y a souvent des rencontres déterminantes qui font que tout bascule, est ce que cela été ton cas ? 

Ma rencontre avec la danse contemporaine sans hésiter. C’est comme ouvrir une porte vers un monde où tout est possible, la liberté est totale. Quelle claque ! Toutes les règles qui étaient établies jusqu’à présent n’ont plus de raison d’être, c’est sortir d’une cage et voir qu’il y a une infinité de façons d’appréhender le monde, la danse.

Comment s’est passé cette rencontre avec la danse contemporaine ? Qu’est ce qu’il s’est passé ? Tu peux nous raconter ?

Comme je le disais, ce fut une claque, une porte vers tous les possibles, comme la découverte d’autres dimensions, d’autres réalités. Ça m’a pas mal secouée, et aujourd’hui encore je n’en suis pas ressortie indemne. Pas sûre de réussir encore à mettre des mots dessus. C’est un ressentis très intime et profond. Cela reste une expérience vraiment personnelle.

Y a-t-il des créateurs (actuels / anciens) dont tu aimes beaucoup le travail ? Quelles sont tes influences (peinture, musique, cinéma, photo…)?

FKA Twigs, une artiste qui a créé un univers total via la musique, la danse et ses clips. La beauté avec une étrangeté fascinante. C’est une Bjork du RnB et du vogging. Côté danse Pina Bausch qui fait ressortir dans ses œuvres une authenticité criante, la vie.

Crédit Hugo St Laurent

Peut tu nous parler de tes performances, de la danse ?

J’ai un univers esthétique, visuel. J’imagine moi même mes costumes et j’aime incarner des créatures, des personnages. Parfois rétro, glamour, parfois étranges. Quant à ma danse, elle est intuitive, viscérale et organique. Je voyage souvent entre une douceur aérienne et des rugissements incontrôlés. On pourrait penser que mes coiffes imposantes, le maquillage et la sophistication de mes costumes est une façon de se cacher derrière des personnages mais je pense que c’est le contraire. Ils ont pour moi une forme d’art et une extension de ce qui est intimement moi.

Comment ça a débuté ? Quelles sont tes valeurs ? Tes envies ? 

J’ai toujours dansé. J’ai 6 ans quand je monte pour la première fois sur scène. En 2009, je rencontre John Ouanounou, nous avons 20 ans et nous créons notre collectif Montstart. Il est DJ et mes premières performances prennent vie en club, de l’effeuillage burlesque sur des beats électroniques.

Aujourd’hui, Monstart existe toujours et je travaille en solo en parallèle. Les valeurs n’ont pas changé depuis : la fête, partager quelque chose de vrai, donner. Aussi, ne pas oublier que monter sur scène est un acte politique, et ça peut paraître étrange mais de nos jours diffuser de l’amour, des formes alternatives de beauté et de la bienveillance, est vital. Pour ne pas oublier l’essentiel.

Tu dis ” ne pas oublier l’essentiel”, c’est quoi pour toi l’essentiel ?

L’amour !

Tu évoques un acte politique dans tes performances, y a t-il d’autres artistes performeurs engagés que tu apprécies pour ces prises de risques ? 

Kiddy Smile, un activiste Queer qui évolue dans la scène ballroom parisienne. Et plus localement Support Your Local Girl Gang un collectif qui rassemble les artistes de la scène Montpelliéraine, qui prône l’entraide et qui offre des événements bienveillants et inclusifs.

Encore une fois, pour en revenir à la question précédente, je trouve ça fou que prôner la bienveillance, soutenir les autres dans leur singularités, soit à notre époque un acte politique. C’est juste la base de la vie. J’ai l’impression que les normes de la société ont lissé toutes les individualités et que c’est devenu un combat de se réapproprier nos identités.

Tu travailles sur quoi en ce moment ? Des projets à venir ? Des envies particulières pour la suite?

En ce moment je travaille sur une création en duo avec une musicienne talentueuse, Anne-Flore Bernard, elle est altiste. C’est l’occasion pour moi d’explorer, à travers la danse contemporaine et l’effeuillage, le stéréotype de la showgirl et déconstruire certaines formes de beauté et d’esthétisme prédéfinis. Un spectacle en format long mais adaptable en cabaret sous forme de fragments de 5-10 minutes. Je garde cependant l’envie de continuer à diffuser la danse contemporaine en boite de nuit, une sorte de gogo dancing futuriste. Je ne lâche pas non plus les formes de performances participatives ou immersives en contact direct avec le public.

Demain, un couple te contacte, car ils vont se marier et aimeraient que tu proposes une animation / performance. Qu’est-ce que tu leur proposerais ?

Justement en parlant de performance participative, je leur proposerais certainement « Fortune Wheel ». J’installe un décor au creux d’une tente feutrée, ouverte sur un côté. Les invités et les mariés peuvent entrer un par un et tourner la roue de la fortune. Une danse, un câlin, un shot, un cadeau, une fessée… le hasard décide et ça crée tout de suite une bonne ambiance entre les participants (mal)chanceux et les spectateurs qui attendent leur tour. C’est une forme qui s’adapte bien aux événements festifs car ce n’est pas un spectacle que l’on est obligé de regarder. J’ouvre ma tente quelques heures et les rencontres se font.

Quel est le projet le plus dingue que tu aies pu faire ?

J’ai été invitée par l’artiste peintre Al à performer au centre de son exposition au Carré Ste Anne à Montpellier (NDR une vidéo de l’expo dispo ici ). C’est une église désacralisée et ses œuvres immenses étaient animées par un mécanisme relié au tourniquet géant sur lequel je dansais. La musique était jouée par l’Orchestre National de Montpellier Occitanie, accompagné par la chanteuse lyrique Christine Craipeau. C’était incroyable. J’ai d’ailleurs rencontré, ce soir là, Anne-Flore, musicienne avec qui je suis en création actuellement. Merci Al !

Imagines tu as no limit en budget, quel projet fou tu révérais de faire ?

Je pense que j’ouvrirais un lieu. Lieu de vie, de création et de spectacle. Mi atelier, mi cabaret contemporain. Un laboratoire queer où l’on peut tester, se rencontrer, être nous même, se tromper. J’ai souvent des idées qui sortent du cadre, j’aime la pluridisciplinarité et surtout à Montpellier, il manque ce type d’endroit où l’on peut prendre des risques.

Tu dis que ça manque à Montpellier, tu en connais ailleurs des lieux de ce type ? 

Malheureusement non.

Avec qui révérais tu de collaborer ?

J’adore collaborer. Les rencontres artistiques fortes décuplent ma créativité. J’ai commencé il y a un an à tester la collaboration entre performance et gastronomie. J’aimerais collaborer avec des chefs sur une série de performances. J’ai fait la première collab avec Mary Cherry, elle fait de la pâtisserie et a son propre univers. Sur le comptoir qui me servait de scène, entourée de fruits et sucreries, je donnais de la nourriture au public sous la forme d’un rituel dansé.

Dernière question, c’est une carte blanche, tu peux nous dire tout ce dont tu as envie. Un coup de cœur, comme un peu de pub ! c’est toi qui choisit ! 

Passez donner de l’amour à Django Moon sur Instagram, baby drag né il y a quelques jours à peine (NDR : De la maison “Casa Del Fion” gérée par Fiona Del Fion). Clem, un.e artiste pluridisciplinaire et une âme solaire à suivre. ( le lien https://www.instagram.com/django.moon/)

Son insta 
www.instagram.com/chattechatoyante

Crédit : Jennifer Gouton

Interview Rachel Weasel Fisher

Cette semaine, je vous partage une interview d’une artiste atypique dont j’aime beaucoup l’univers. Rachel Weasel Fisher, un personnage à la fois un peu punk, à la fois sensible, brute de décoffrage. Son univers est plein d’onirisme, d’humour incisif et caustique (parfois aussi un peu potache), de noirceurs. J’aime sa verve, son côté désinvolte. Certaines de ses punchlines me font même penser à du Boris Vian (Je pense surtout à ce poème en question, qui est un peu un mantra pour moi). Elle a de l’audace et une folie douce… Bref, j’aime ! Et quand j’aime, je partage ! Voici donc une interview home made, un peu débile aussi (mais ça fait du bien de rire) ! Et vous allez voir elle est … funky ! ah ah ! Attention du talent en barre !

Pour celles et ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter en quelques mots. Quel est ton parcours ? 

Je m’appelle Rachel Weasel Fisher, je suis plasticienne autodidacte. Je pratique essentiellement le papercut et l’illustration. Mis à part mes 3 mois de fac en arts plastiques (et ma fuite face aux partiels), mon parcours n’a rien à voir avec le monde artistique. J’ai longtemps travaillé dans le social. Mes dernières années dans ce milieu m’ont convaincu qu’il était temps pour moi de prendre mon envol, pour mon épanouissement personnel….et puis aussi éviter la prison.

En tant qu’artiste, il y a souvent des rencontres déterminantes qui font que tout bascule, est ce que cela été ton cas ? 

Complètement. ça s’est fait en 2 temps. En arrivant à Montpellier, j’ai rencontré un certain Cahuate Milk. C’est un peu lui qui m’a poussé à faire ma 1ère expo.
Et puis en 2017, quand il m’a programmé à la Galerie Ephémère, c’est là que j’ai compris que je voulais en faire mon métier.

J’avais une envie folle d’évoluer, et je me sentais bridée de par mon travail. J’ai donc démissionner pour ne me consacrer qu’à ma passion : le gribouillage. Quand tu as 10 ans d’âge mental, quoi de mieux que de se retrouver à faire du coloriage et de la découpe ? Alors certes, je ne mange plus ma colle comme en CE2, j’ai un peu grandi entre temps (environ 45 cm), mais je garde tout de même mon âme d’enfant.

Après la galerie, mon travail de paperartist s’est confirmé, mais je n’étais pas satisfaite de mes illustrations. Elle n’avait pas d’âme (comme moi). J’ai rencontré un artiste pluridisciplinaire, qui fait de la vidéo, du graffiti et de la photo. Sober m’a permis de prendre un peu + confiance en moi, d’aller + au bout de mon travail. Si aujourd’hui je dessine des paires de c***** pour faire marrer les gens ou bien des animaux étranges, c’est parce qu’il m’a poussé à montrer ma personnalité. A savoir quelqu’un de sensible et un peu con à la fois.

Crédit : Cahuate Milk

Y a-t-il des créateurs (actuels / anciens) dont tu aimes beaucoup le travail ? Quelles sont tes influences (peinture, musique, cinéma, photo…)?

Je m’intéresse beaucoup au travail de Craola, Aaron Horkey, ROA et aux sculptures surréalistes de Ellen Jewett que j’affectionne tout particulièrement.
J’ai longtemps cherché mes influences. Et je pense avoir pris une sacrée claque en découvrant le travail de Ellen Jewett. Elle m’a clairement permise de trouver ce vers quoi je voulais aller. A savoir, travailler plus en détails dans un univers surréaliste et poétique tout en racontant une histoire. Histoire que je déteste raconter à celui qui m’en demande +. J’aime le fait que les gens se racontent leur propre conte en regardant mon travail.

Et puis parfois, l’humour décalé du “flim” La Classe Américaine, qui n’est pas un flim sur le cyclimse, resurgit, pour laisser place à des illustrations et des punchlines un peu + humoristiques.

J’aime particulièrement la littérature et le cinéma fantastique. La trilogie des Fourmis de Bernard Werber m’a sûrement amené à travailler le papercut en miniature. Le monde des insectes me fascine, et c’est tout naturellement que j’ai réalisé ma 1ère “curiosité” avec un scarabée sous verre.

Peut tu nous parler de tes créa ? de ta technique ? Pourquoi travailler avec du papier ? 

Mes créations se tournent essentiellement vers l’animal et la nature.
Pour ce qui est du papercut, je travaille au scalpel. Depuis peu, je les met en valeur sous cloche, dans des flacons ou des fioles pour retrouver ce côté “cabinet de curiosités”. La composition se fait au dernier moment. J’y ajoute fleurs séchées si besoin, pour rehausser le découpage. Aujourd’hui, très souvent, ce sont les clients qui décident de leur curiosité. Je trouve cela intéressant, car régulièrement, j’ai des commandes complètement farfelues, sur des thèmes auxquels je n’aurais pas forcément pensé.

Je travaille le papier parce que je suis une grosse fragile. Alors laisse-moi tranquille ou je vais pleurer. Je suis pas venue ici pour souffrir, okay ?

Pour ce qui est de l’illustration, je travaille à l’encre, en noir et blanc uniquement (parce que je n’ai pas d’âme, rappelle-toi). J’aime travailler le détail, pour que le “spectateur” rapproche son œil de la toile. Je pars souvent d’un personnage central, et l’agrémente avec d’autres. Je fais quelques recherches en amont, pour garder une certaine cohérence entre ces personnages. Je suis cette ligne directrice, mais je reste très spontanée dans la réalisation de mes illustrations. Je suis rarement le plan prévu du début. C’est mon côté dispersée.

Crédit : Photographe Miss Buffet Froid

Tu dis “Mes créations se tournent essentiellement vers l’animal et la nature”, c’est ton chien Yoda qui te manipule ?

Alors. que les choses soient clairs…Yoda n’est pas mon chien. Je suis son humain. Du coup, je crois qu’en disant ça, je réponds à la question…

Ah ah ah ah ! Oui ! je vois ! (je suis moi même un esclave à chat, je compatis).
Allez ! Comment tout ça a commencé ? Comment as tu débuté ? Quelles sont tes valeurs ? Tes envies ? 

J’ai fait ma 1ère expo au Black Sheep, en 2014. A partir de là, je n’avais plus envie d’arrêter. Tu savais qu’à tes propres vernissages, tu avais des bières gratuites?

Je tiens à ce que mon travail reste accessible à tous. Alors certes, mes originaux ont grimpé niveau prix, mais j’y passe beaucoup + de temps. Je me suis professionnalisée, ce qui change aussi la donne. Pour palier à ça, je propose des reproductions et sérigraphies pour garder cette accessibilité.

Pour mes papercut, c’est pareil. Il y a des compositions qui me prennent énormément de temps, et qui ne seront pas forcément abordables pour tous, mais ceci reste assez exceptionnel. Je reste quand même sur un créneau relativement intéressant pour ceux qui souhaitent avoir un produit fait main, unique et insolite.

Mes envies, là de suite, je dirais que j’ai hâte de partir sur des choses un peu + grandes en matière d’illustrations, avec + de détails, et peut-être même changer de support. Sinon j’ai envie d’une raclette. J’en ai pas beaucoup mangé cet hiver.

Quand on regarde tes pièces volumineuses, on se demande combien de temps ça te prends tout ça, et on se dit que tu dois êtres hyper maniaque quand t’es en mode “découpe”. Allez, avoues nous tout t’es un cyborg du futur c’est ça ?

Ca me plairait bien d’être un T-800 de la découpe, malheureusement pour moi, je suis très loin d’être le Terminator. J’ai un gros problème de concentration. Tu vois Francis de Malcolm qui passe son temps à être déconcentré par un insecte alors qu’il a du travail à faire ? et bien c’est moi. J’ai 2 choses qui arrivent à me faire tenir focalisée : la musique et ma cafetière. Et aujourd’hui, je crois que ce qui me déconcentre le +, c’est Siko. Il me raconte toujours trop de conneries. c’est mon John Connard.

Tu travailles sur quoi en ce moment ? Des projets à venir ? Des envies particulières pour la suite?

En ce moment je travaille sur une illustration qui servira de décor dans un show room de cuisines en Bretagne. J’ai également des fresques en préparation et un site à terminer…qui sera prêt quand je serais morte, je pense.
Pour ce qui est de la suite, j’aimerais exposer ailleurs qu’à Montpellier. Je crois qu’il est temps d’élargir mon champ de vision et sortir de mon confort. Je viens d’ailleurs de lancer une grande promo pendant tout le mois de juin pour financer ce projet, et m’acheter une petite voiture. Je mets à disposition mes 3 sérigraphies à prix sympathique. Avec un peu de bol, d’ici 2034 je pourrais parcourir la France avec Yoda (NDR : Yoda c’est le nom de son chien) (elle aura à peu près 366 ans en âge d’humain) et me faire une expo itinérante. ça c’est un rêve que j’ai depuis 2015 je crois.

Il est aussi grand temps pour moi d’utiliser mon plotter de découpe, et ainsi proposer des produits en série.

Crédit : Photographe Miss Buffet Froid

Peux tu nous causer du projet que tu as réalisé lors de l’événement éphémère palingénésie?

J’ai été invité par le directeur artistique de l’événement, le petit Pedro Vitorino (Coeur sur toi Pedrolito). Sur le thème du renouveau, chaque artiste devait proposer une fresque et occuper l’espace dont il disposait. L’événement, très éphémère, avait lieu dans une immense baraque qui allait être détruite quelques jours plus tard. J’ai donc réalisé ma toute 1ère peinture en acrylique…et sur un échafaudage !  Je suis partie sur une allégorie qui représentait la Faune et la Flore. 2 grands animaux complémentaires représentaient ces 2 éléments.
 
J’ai tellement aimé ce projet, que j’ai bien hâte de recommencer. Depuis peu, je propose ce genre de prestations à mes clients. J’ai actuellement 2 projets en cours. Je tiens plus en place… j’ai vraiment hâte de les réaliser. Ce genre d’événement c’est aussi l’occasion de rencontrer une multitude d’artistes. Et même si je suis une belette solitaire, ces rencontres humaines sont ultra stimulantes, enrichissantes et primordiales pour garder mon teint pleins de fraîcheur.

Demain, un couple te contacte, car ils vont se marier et aimeraient que tu proposes une déco 100% dans ton univers. Qu’est-ce que tu leur proposerais ?

Je pense que je partirai sur une déco un peu étrange et insolite. Ce ne serait pas dérangeant, mais singulier. Un cabinet de curiosités avec flacons, fioles, cloches. Des bouteilles de pinards avec une décoration papier pour les rendre un peu + attractives. Même si on sait bien qu’il n’y a pas vraiment besoin de ça pour les boire. Un stand photo à ma sauce, avec un décor en papier et toujours des objets (type cabinet de curiosités) qui sortent de l’ordinaire.
Mon plus grand kiffe serait de réaliser la robe de la mariée, mais juste pour la voir se détruire juste après. Pas la mariée hein, juste la robe.
Je pense que je jouerais beaucoup avec l’éclairage aussi. Il n’y a rien de plus poétique et enivrant que de voir danser les ombres des papercut. C’est mon p’tit côté romantique-fragile ça.

Quel est le projet le plus dingue que tu aies pu faire ?

Je pense que ça reste la galerie éphémère. J’avais la salle de bain à ma disposition. J’avais décidé de la vêtir entièrement de papier blanc, et de plonger le public dans un océan. Malgré le stress et les 2 semaines intenses de travail et de recherches, je pense que ça été le projet qui m’a le + épanoui. D’une part parce que participer à cet événement c’était aussi sensibilisé les spectateurs à la journée mondiale des zones humides, et d’autre part travailler auprès d’autres artistes, c’est ce qui me nourrit le +. Joindre l’utile à l’agréable, que demande le peuple ?

Imagines tu as no limit en budget, quel projet fou tu révérais de faire ?

Je rêverais de travailler avec des danseuses. Travailler tout un décor, avec des illustrations démesurées, un plafond en papercut avec un jeu de lumière, et des costumes en tyvek.

Crédit : Photographe Miss Buffet Froid

Avec qui révérais tu de collaborer ?

Je rêve d’une banque…ah nan, c’est pas ça…ça c’est du plagiat.
Je recommence.
Je rêverais de faire un défilé de création de costumes en papier avec Jean-Paul Gaultier. Rien que ça.
Et si on continue sur des trucs complètement surréalistes, un clip avec le rappeur Scylla. Je suis sûre que je pourrais offrir quelque chose de singulier, pour ne pas dire inédit. Je l’écoute beaucoup quand je travaille et il fait partie de ces chanteurs qui me plonge dans une concentration qui dépasse les 10 minutes. Ce qui n’est pas rien.

Une question qui brûle les lèvres de la plu part d’entre nous … Aimes tu les albums de Steven Seagel ?

J’ai tous ses albums et je ne rate jamais ses concerts. J’espère que ça répond à ta question.

Pour cette question c’est une carte blanche, tu peux nous dire tout ce dont tu as envie. Un coup de cœur, comme un peu de pub ! c’est toi qui choisit ! 

Je voudrais remercier le collectif des Biches, qui me soutient depuis un ptit moment déjà. C’est un collectif de nanas qui promeut les femmes, qu’elles soient musiciennes, plasticiennes, photographes, etc… Elles sont très actives sur Montpellier et leurs événements offrent une belle palette d’artistes à chaque fois. D’ailleurs, le 7 juin, je fais partie de leur programmation. Une exposition à la galerie Arterossa, qui réunit 24 femmes pour 12 collaborations. Et ça dure jusqu’au 19 juillet.

Et sinon, gros coup de coeur pour le vidéaste The Sober Touch Prod. Humainement, c’est une personne en or qui m’a toujours soutenu et porté vers le haut. J’ai hâte de vous montrer notre travail en collaboration. On a mis Yoda en guest. Et franchement, elle est meilleure actrice que Steven Seagal.

Tu peux nous parler un peu plus de l’expo à la galerie Arterossa, qui réunit 24 femmes pour 12 collaborations?

C’est une expo à la galerie arterossa, à l’initiative du collectif des Biches, qui réunit 24 femmes pour 12 collaborations. En fait, le mieux pour se rendre compte de ce c’est, c’est encore d’y aller. J’ai découvert le travail des autres binômes le soir du vernissage (comme nous toutes), et ça été une belle surprise. Je pense qu’on s’est toutes bien investies, qu’il est parfois difficile de déterminer qui a fait quoi tellement ça s’emboîte bien comme des Lego. Ce que je peux rajouter, c’est que ma partenaire de création, qui est Anakin, une photographe, et nous allons continuer notre collaboration. finalement, ce 1er tableau n’est que le prototype d’une série que nous allons développer.

Penses tu que pour la prochaine interview tu peux répondre à la Pierre Emmanuel barré ? (référence à cette interview assez mythique)

T’as fini de m’emmerder avec toutes tes questions ?

Crédit : Mathieu Sonnet / Ambre Renard

Qu’elle est la question que je ne t’ai pas posé, que tu aimerais trop que je te pose ? Et qu’y répondrais tu ?

Visiblement…non.
J’aimerais bien que tu me demandes ce que je pense des plateformes de crowdfunding. Et j’y répondrais à ton prochain interview, parce que là j’ai du travail…j’attends pas qu’on me file de la thune en échange de bisou.

 

À quoi vous pensez si je vous dis « monde de merde » ?

Je pense qu’Orson Wells a bien raison de ne pas aimer les voleurs et les fils de pute. Mais sinon je pense aux ouiches lorraines et à la ferme ta gueule toi du con espèce de crétin. Le problème avec cette qestion, c’est que je peux te citer le flim entier…

Son insta à suivre sans modération
www.instagram.com/rachel_weasel_fisher

Interview Béné de “La ligne 29”

Je suis super méga contente de vous présenter une artiste hors du commun dans ce billet. J’ai découvert son univers il y a quelques semaines, et je suis littéralement tombée sous le charme.

Je l’ai – par la suite- rencontrée et ce fut une vraie belle rencontre ! Voici donc, sans attendre une petite interview home made  pour vous présenter Bénédicte de la ligne 29 ! Avec quelques unes des photos que j’ai pu faire dans son atelier  lors de notre rencontre. Atelier qui se trouve rue de l’aiguillerie à Montpellier ! A ne rater sous aucun prétexte !

Perso je suis MEGA – FAN de son univers !!!

Pour celles et ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter en quelques mots. 

Je m’appelle Bénédicte, j’ai quarante ans, je suis diplômée en photographie et graphiste autodidacte. Je suis créatrice et directrice artistique de la marque de décoration « La Ligne 29 ».

Quel est ton parcours ? En tant qu’artiste, il y a souvent des rencontres déterminantes qui font que tout bascule, est ce que cela été ton cas ? 

Après un bref passage en fac d’arts plastiques, je décide de tout quitter pour suivre mon rêve, devenir photographe. J’obtiens mon CAP en 2001 et monte ma boîte avec mon mari (photographe lui aussi) dans la foulée. 

Nous nous spécialisons dans la photo de mariage que nous avons envie de révolutionner. Notre boulot faisait parler, ça marchait bien, nous avons même photographié quelques mariages de stars… En parallèle je bossais dans l’imprimerie où je testais de transformer mes créas photoshop en cahiers, carnets et autres supports papier.

Ma rencontre déterminante ? Adobe Photoshop. Lorsque j’ai testé ce logiciel au début de mon apprentissage photo, j’ai tout de suite compris que j’allais passer ma vie à créer avec ce fabuleux outil.

Y a-t-il des créateurs (actuels / anciens) dont tu aimes beaucoup le travail ? Quelles sont tes influences (peinture, musique, cinéma, photo…)?

 Je suis de près la haute couture. Je rêvais de rencontrer Karl Lagerfeld que j’admirais. Il me reste encore Jean Paul Gaulthier dont la folie m’inspire beaucoup et que j’aimerais croiser un jour. J’aime tous les Tim Burton évidemment, Dracula de Coppola, les séries comme Six feet under, Peaky Blinders, les séries historiques pour les costumes et décors… La musique et les clips m’inspirent énormément. Mais pour créer il faut qu’elle soit riche et puissante. Ça va du heavy métal à la musique classique. 

Quant à la peinture… Elle me fascine. Surtout la Renaissance. Mon peintre favori est Carlo Crivelli. J’en suis complètement dingue. J’étudie aussi le siècle d’or espagnol et la Renaissance flamande. Toutes les inspirations de cette époque résonnent, me parlent. C’est pourquoi j’essaye d’étudier et comprendre tout ce que je travaille.


Peut tu nous parler de
la ligne 29 ? Comment ça a débuté ? Quelles sont vos valeurs ? Vos envies ? Qui fait parti de l’équipe ? Que trouve ton dans l’atelier rue de l’aiguillerie ? 

La Ligne c’est ma rencontre avec Bruno et Nicolas. Après une expérience difficile avec mes deux premières associées je décide de tout arrêter. Bruno et Nicolas étaient mes premiers revendeurs à Montpellier. On a très vite tissé des liens et quand ils m’ont vu baisser les bras ils m’ont proposé de continuer avec moi. Je ne regrette tellement pas ! Nos valeurs sont la déconnade avant tout ! On aime partager nos bons moments sur les réseaux sociaux, l’évolution de notre travail… Et puis l’amour du travail bien fait, la qualité, et le courage, l’envie d’y arriver, jamais lâcher même si c’est très dur parfois. Personnellement ça a été très difficile par moment pour ma famille et moi. Nous avons deux fils (un de 16 ans et l’autre de 11 ans) et nous avons traversé ensemble des périodes de disette (et je pèse mes mots) mais nous avons tenu le coup et aujourd’hui nous commençons à récolter les fruits de notre dur labeur. 

Au 29 Rue de l’Aiguillerie il y a Bruno, Nico, Pascal (mon mari) et moi. Les hommes gèrent les clients et les commandes pendant que je crée les collections. Et on reçoit nos clients dans un joyeux bordel. 

Lors d’une discussion ensemble, j’ai été fascinée par ta façon de parler de la peinture ancienne, cette faculté que tu as à aller farfouiller dans le passé, pour trouver des pépites. Qu’est ce qui te plait dans ce travail de recherche ? Qu’est ce qui te fascine dans la peinture ancienne ? 

Ce qui me fascine le plus c’est la modernité qu’il y a dans la réalisation d’une œuvre peinte en 1400. Comment peut-on peindre avec autant de précision avec si peu d’outils et de pigments ? Comment peut-on avoir autant d’imagination sans voyager, sans internet, sans cinéma et si peu de musique ? 

J’aime découvrir de nouveaux peintres au hasard de mes recherches dans les livres, musées et internet. J’essaye de mixer les styles et les époques en faisant attention de garder une cohérence et en allant chercher des éléments pointus. 

Et puis trouver LE truc que peu ou personne ne connaît, LE truc barré et bien mystique, blasphématoire et/ou coquin, c’est ce que je préfère. Le but est de faire réagir, en bien ou moins bien, peu m’importe, l’essentiel c’est de faire de belles et riches collections. 

Ton travail semble évoluer au fil du temps, ton esthétique s’affine, et le mélange des genres devient de plus en plus étonnant. Quel est ton processus créatif, comment choisis tu tes sujets ? Quels sont tes outils de prédilections ? 

En fait plus le temps passe et plus j’intellectualise ma démarche. Ça se fait naturellement finalement puisque j’ouvre des livres, je vais dans les musées, je regarde Arte… On va dire que c’est la sagesse de la quarantaine ! Mais souvent je fais mes recherches le soir sur mon tel et je craque sur un tableau et son auteur. Du coup j’étudie l’œuvre du peintre et je choisis le tableau. Des fois je le garde sous le coude pour plus tard. J’ai en permanence au moins 10 peintures dans ma tête. Et puis après 7 collections réalisées depuis le début de LL29 j’arrive à savoir ce qui va fonctionner et ce qui va faire parler. Je sais exactement les 5-6 visuels qui vont fonctionner et véhiculer l’image de la marque. Tout est réfléchi et calculé. Ça ne veut pas dire que mon boulot est uniquement commercial, car sur les 20 créations de la prochaine collection les 3/4 sont juste mes envies, des coups de cœur, des recherches persos. 

Le combo parfait : Photoshop+wacom (ma tablette graphique).

Je viens de boucler ma collection de septembre et c’est la première collec réalisée avec ma tablette graphique. J’avais peur de changer mon matériel, peur de changer mes habitudes. Évidemment ce nouveau procédé est juste fabuleux ! 

Sur tes perso, tu rajoutes souvent des tatoos, qui sont ceux que tu portes, pourquoi un tel choix ? de quoi causent -ils ?

J’aime bien tatouer ces corps tout pâles et bien en chair. C’est tout de suite plus rock n’ roll. Ça rend les personnages un peu plus modernes. Je colle mes tatouages à certaines de ces femmes peut-être pour signer plus profondément, pour me les approprier. Je me dévoile à travers certains choix créatifs, des fois je cache des trucs aussi. Jusque là mes propres tattoos n’ont pas vraiment de sens. C’est surtout des coups de tête. Mais au final ça devient une espèce de frise chronologique, le souvenir de mon parcours. Mais j’ai des idées pour les prochains : 2 madones de… Crivelli !

Tu étais au Hellfest l’an dernier avec un stand ! Comment s’est passé cette aventure ?

Le Hellfest… Quelle histoire ! En fait c’était un challenge. Tout le monde me disait d’y participer car le style de mes créas collait parfaitement. Sauf que pour avoir une place c’était mission impossible ! Mais plus c’est dur, plus ça me motive. Notre style a séduit et nous avons eu la chance de participer à cet événement de dingue. J’ai découvert un monde de métalleux au cœur tendre ravis de trouver des crânes sur du velours. C’était 4 jours de fou, de musique, de rencontres, de poussière, de camping, de bière et de rire…

Tu travailles sur quoi en ce moment ? Des projets à venir ? Des envies particulières pour la suite, j’ai cru comprendre que Marilyn Manson au hellfest a créé un déclic en toi ?

En ce moment je boucle ma collection. C’est à dire que j’adapte tous les visuels sur nos différents produits, je vais faire le catalogue, la com, préparer notre stand de Maison et Objet Paris (en septembre)… Un autre style de créativité, moins freestyle, plus technique.

J’ai aussi une collaboration intéressante qui se profile. Je peux pas trop en parler pour le moment mais j’ai hâte !

On bosse aussi sur une nouvelle marque. Un univers sombre. C’est le concert de Marylin Manson qui m’a ouvert des cases… Ça fait un an que je crée ce projet dans ma tête et qu’on en discute avec l’équipe. C’est bientôt l’heure de dévoiler ça. Faut juste trouver le temps !

Entre les collections, la recherche de fournisseurs, le développement des nouveaux produits pour 2019-2020, les livraisons, les salons… pas évident !

Sur votre site, on y trouve la liste de vos revendeurs, dont certains aux States, Canada, Japon, Russie, Royaume Uni, Autriche … ça marche plutôt bien ! c’est quoi l’étape suivante ? 

Oui on commence à s’exporter et surtout à fidéliser nos clients. Notre marque a le vent en poupe semble t-il et les nouvelles collections sont de plus en plus attendues (pression). La prochaine étape c’est le développement de beaux produits de déco et accessoires de mode plus haut de gamme. Et puis réduire nos délais de fabrication afin que nos revendeurs soient un peu moins souvent en rupture de stock.

Demain, un couple te contacte, car ils vont se marier et aimeraient que tu sois la directrice artistique qui se charge de leur déco. Qu’est-ce que tu leur proposerais ?

Du baroque, des fleurs et des corps surdimensionnés sur les murs, Adam et Ève nus et tatoués, Psyché et Cupidon, des représentations de l’amour, de l’érotisme et de la décadence ! 

Quel est le projet le plus dingue que tu es pu faire ?

Pour l’instant tout me semble assez normal et dans la suite logique des choses. Rien d’extraordinaire mis à part le fait de partager mon travail et mes idées avec tant de monde. C’est tout ce dont je rêvais qui se produit. Mais je suis encore loin des objectifs que je me suis fixé.

Imagines tu as no limit en budget, quel projet fou tu révérais de faire ?

Un stand de fou sur Maison et Objet. Une mise en scène d’au moins 100 m2 pour présenter une collection. Avec des échassiers, un train fantôme, des hologrammes, des tatoueurs, des musiciens, le cirque de LL29 ! Et puis un tram aussi. Enfin pour ça il y a un concours bientôt, et je vais y participer même si j’ai peur de perdre.

Dernière question, c’est une carte blanche, tu peux nous dire tout ce dont tu as envie. Un coup de cœur, comme un peu de pub ! c’est toi qui choisit !

D’abord merci pour tes questions. Ensuite je vais faire la jeune quadragénaire future conférencière en quête de transmission : le plus important c’est d’y croire, d’avancer et de visualiser ses objectifs. Regarder, écouter, s’inspirer de tout ce qui nous entoure. Il faut faire confiance à son intuition et capter les énergies qui circulent autour de nous. Il y a plein de messages et de signes à capter. Il faut juste enlever les œillères qu’on a parfois tendance à se mettre. Créer, créer, créer, apprendre, sortir, lire, aller dans les musées, au cinéma, dans les bibliothèques, les brocantes… L’inspiration est partout. 

That’s all folks !

Interview Botanique & Vieilles Dentelles

Cette semaine, je vous cause du duo surprenant et hyper créatif Botanique & Vieilles Dentelles. Elle est fleuriste, lui gère la déco.  Je les ai découvert il y a peu lors de différents projets autour de différents mariages, et ce fut une véritable belle surprise ! Probablement mon coup de cœur 2019 ! Passionnés, engagés, et surtout avec de très belles personnalités. Nous nous sommes retrouvés sur un tas de valeurs en communs. Et je vous cache pas, j’ai eu plusieurs coups de cœurs sur leurs créations ! J’aime leur audace, leur sensibilité ! C’est pourquoi aujourd’hui je vous les présente à travers une petite interview home made. Enjoy ! Toutes les photos qui illustrent l’interview sont des projets que nous avons réalisés ensemble.

Pour celle et ceux qui ne connaissent pas votre duo, votre marque, comment la présenteriez vous ?

On s’est rencontré sur l’installation d’un mariage. Moi, Marie, j’étais fleuriste pour une grande maison parisienne et Greg était manager d’un très beau restaurant que j’avais l’habitude de décorer pour les mariages. On a lancé en 2018 notre entreprise : Botanique & Vieilles Dentelles, en référence au titre d’une une comédie américaine des années 40, complètement loufoque… un peu comme nous.

Si on devait la présenter un peu plus disons que notre force réside dans l’envie d’apporter des propositions originales à nos clients pour éviter de tomber dans le mariage Pinterest à tous les coups. J’aime passionnément les fleurs et j’en ai marre des bouquets ronds tout en roses blanches et gypsophile. Il y a tellement d’autres variétés qui méritent à être connues ! Pareil pour la déco, Greg cherche toujours des propositions originales. Plus, son expertise dans l’événementiel rassure les futurs mariés qui savent que tout se déroulera comme du papier à musique entre ses mains.

Quelles sont vos valeurs ? exemple, en tant que fleuriste comment choisissez vous vos fleurs ? Y a t-il des choses que vous refusez ? Etc …

On a mis un point d’honneur à la création de notre duo professionnel d’appliquer les valeurs qui nous sont chères également dans la vie de tous les jours. En un mot : l’écoresponsabilité. On adore chiner, recycler, transformer et on considère que louer du matériel plutôt que de l’acheter pour une seule occasion c’est déjà plus rentable pour tout le monde et surtout plus respectueux de la planète. Idem pour les fleurs, même si c’est de plus en plus compliqué de se fournir localement, on ne propose que de la fleur de saison et donc au max française. Du coup, le mariage avec des vases Martini made in China et des pivoines en février, c’est no way José !

Qu’est-ce que vous aimez dans le fait de décorer des événements ? des mariages ?

Sans aucune prétention, on adore participer au bonheur des mariés. On se dit que c’est un peu grâce à notre travail que leur grand jour deviendra un joli jour. On adore le speed de l’événementiel, aligner les heures dans l’atelier à créer, sans les voir passer. Relever des défis c’est hyper motivant !

Où piochez vous vos inspirations ? Avez vous des lieux / liens / festivals incontournables que vous adorez ?

On ne va pas se mentir, Pinterest reste toujours un joli catalogue d’inspiration. Accessible et utile. On regarde plutôt du côté anglo-saxon. Les Américains ont 1000 ans d’avance sur la France dans le wedding-game. Après, on essaie de toujours tourner à notre sauce ce qu’on y pioche pour pas faire de redite pure et dure. Moi, Marie, je suis très influencée par le cinéma puisque c’est mon ancien boulot. J’adore les choses hyper graphiques, hyper symétriques. L’idée du “cadre à remplir” me plaît beaucoup, avec des décors et ambiances singulières. Greg, s’inspire de ce qu’il trouve dans la nature et rebondit toujours avec des idées surprenantes. Ça va de la boîte de conserve au tuyau en laiton en passant par de veilles planches en bois. Il arrive toujours à en faire un truc fou ! Côté festival, dans la région l’incontournable Pièce Montée organisé par l’Agence Couture est une valeur sûre pour dénicher des prestataires de talent.

Que conseilleriez vous aux futurs marié.e.s qui souhaitent vraiment sortir des sentiers battus en termes de déco pour leur mariage ?

De ne justement pas trop aller sur Pinterest ! S’écouter, fabriquer un mariage à leur image, pas celui qui fera plaisir à tout le monde ou qui suit la dernière tendance. Comme disait YSL “la mode passe, le style reste”. Oser. Aller au bout de SES envies, assumer SES goûts. Et laisser la magie opérer.

Quel est le projet le plus audacieux que vous ayez pu faire ?

Moi Marie, c’était en tant que petite main sur mon tout premier mariage. J’avais mon CAP fleuriste en poche depuis le matin même seulement. J’avais osé répondre à une annonce postée par Baptiste Pitou, l’un des papes de la fleur à Paris (il fleurit le Royal Monceau, le Mandarin Oriental, entre autres palaces). J’avais embarqué mes deux copines fraîchement diplômées dans l’aventure avec moi et on était parties sur une installation monumentale au Château de Vallery. On a dormi 6h en 3 jours, à bosser de nuit au milieu d’une équipe de 15 personnes, suivie par TF1. Comme baptême du feu, on ne peut pas rêver mieux ! C’était l’expérience la plus enrichissante de toute ma jeune carrière de fleuriste. Et surtout celle qui m’a confirmé que je voulais vraiment me spécialiser dans le mariage.

Pour Greg, c’était devoir gérer un cocktail dînatoire de 250 personnes de la mise en place au service. (Il est trop modeste, mais je rajouterais que devoir gérer une brigade de 10 personnes, 70h par semaine et l’achever par un service de 500 couverts chaque dimanche dans un lieu des plus prisés de Paris, ça t’immunise contre tous les mariages les plus fous).

Demain, un couple vous contacte pour leur mariage, et veulent faire quelque chose de complètement fou, d’audacieux en termes de déco. Comment réagissez vous et qu’est-ce que vous leur proposeriez ?

Déjà je pense qu’on commence par faire une danse de la joie. Ensuite on aurait nos cerveaux en ébullition et on se creuserait la tête pour ne pas les décevoir. On resterait avant tout à leur écoute. L’audace c’est comme la beauté, ça reste subjectif, donc on ne veut pas partir dans un délire qui ne leur correspond pas. En fonction de leurs envies, on mettrait notre réseau à contribution, tous les artisans de talent qui pourraient apporter leur touche pour répondre à leurs attentes et en qui on a une confiance aveugle. On leur ferait une proposition détaillée et avec plusieurs options pour qu’ils puissent s’y retrouver et choisir. A savoir que rien n’est jamais figé et on peut toujours changer les détails un peu au dernier moment.

Le projet de vos rêves ? Imaginez vous avez NO LIMIT de budget. vous faites quoi ?

Ce serait un mariage d’automne pour les couleurs, où les mariés nous feraient une confiance aveugle et nous laisseraient carte blanche. Un mariage dans une vieille grange avec beaucoup de caractère, juste éclairée à la bougie et aux feux de cheminée. Quelque chose de très végétal, brut, naturel et cosy. Pas forcément un gros mariage, mais plutôt quelque chose d’intime avec une belle énergie palpable.

Interview concept store éco-responsable

boutique bio montpellier

Badass oui ! Mais éco responsable avant tout !

Un article un peu différent de ce que je propose d’habitude. Cette semaine, je vous parle de Phloéme ! Un concept store d’un nouveau genre qui est sur le point de naître à Montpellier  !

Pourquoi je vous en parle ? Ceux qui me connaissent, savent combien il est important pour moi de travailler avec des valeurs qu’elles soient humanistes, et respectueuses de la nature. Alors oui j’adOOOooOOre le badass ! le rock ! La kustom Kulture … MAIS l’un n’empêche pas l’autre !

Professionnellement et de façon personnelle dans mon quotidien je privilégie autant que possible le local, mes prestations sont toujours faites dans une zone proche de mon domicile. Je fais le partit pris de travailler régulièrement avec des artisans qui ont à cœur de proposer des services en respectant la nature (que ce soit des fleuristes, des artistes, des traiteurs, des décorateurs) … Et dans ma vie de tous les jours, depuis presque 4 ans, j’ai petit à petit mis en place des routines beauté et autres qui sont proches du zéro déchet. Mes marques fétiches ? Plim ; Tendances d’Emma ; …  et j’anime même un petit groupe sur facebook ” Echanges autour des pratiques bio et vertes HÉRAULT GARD ” …

Quand Adrien & Marie de  Phloéme m’ont contacté pour faire leur photo pour leur concept store et que nous avons commencé à discuter de leur projet, j’étais vraiment curieuse. J’ai découvert que Marie était une vraie passionnée, et aussi une grande gourmande ( ah ah !). Elle dégote des produits tellement savoureux ! c’est dingue ! Nos longs échanges m’a prouvé qu’elle connaissait tous ses produits sur le bout des doigts, et qu’ils vaient vraiment bossé dur pour dégoté tous ses producteurs. J’ai été notamment conquise car elle proposait la même marque que l’esthéticienne Miss Delph qui utilise : Belesa. Miss delph fait parti des prestataires en qui j’ai totalement confiance, et je sais que ses choix de produits sont totalement SAFE et surtout haut de gamme. Ma rencontre avec Marie et Adrien a donc fini par devenir un vrai coup de cœur ! J’ai adoré faire leurs photos ! C’est pourquoi je leur ai proposé une petite interview, pour qu’ils se présentent, car je pense que leur projet vaut vraiment la peine !

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas votre duo, votre marque, comment la présenteriez vous ? Quelle est votre histoire ?

Alors, on s’appelle Marie et Adrien, nous sommes un couple âgé de 27 et 29 ans, nous sommes actuellement sur la création d’un concept store ecoresponsable, physique et en ligne, sur Montpellier. Nous sommes des amoureux de la nature, du sport, des rencontres, et de… la bonne cuisine 🙂

Adrien était manager sportif après avoir fait un Maitrise STAPS, et Marie est infirmière et a exercé durant 5 ans en soins intensifs (en réanimation). Nous avons décidé de nous lancer dans cette aventure, avant tout pour les valeurs qu’elle représente, mais aussi pour faire un projet qui nous ressemble à 100%. Nous sommes convaincus par le plaisir, le bien être, les bonnes surprises et les bonnes ondes que Phloème va transmettre a nos clients.

Pouvez-vous nous présenter votre projet de boutique ? Et surtout où en êtes vous ?

Notre boutique est en réalité plutôt un concept store, parce que l’on souhaite vraiment s’inscrire dans une démarche moderne et dynamique, proposant des
produits eco-responsable assez innovants, une multitude de services, des événements… avec une touche bien personnelle sur l’ambiance, la décoration du lieu et l’identité visuelle.

Nous en sommes au début de la campagne de financement participatif ( ndr lien ulule : https://fr.ulule.com/phloeme-mtp/ ) , au lancement du projet finalement, on arrive à la fin de tout ce qui était business plan, étude de marché, recherche de local… Les travaux vont bientôt commencer et parallèlement nous allons construire le site internet e-shop.

L’ouverture du concept-store est prévu pour début juillet, en même temps que la mise en ligne du E-concept-store.

Vous allez lancé un projet de co-financement, pouvez-vous nous en parler ?

Oui, nous allons lancer une campagne de financement participatif sur la plate-forme Ulule dans le but de nous aider a financer notre stock de produits, de nous faire connaitre, de vous faire découvrir des produits et de commencer a créer un belle communauté autour de Phloème. Nous projetons de faire une grosse  campagne, ce qui implique beaucoup d’énergie et de communication. Nous avons pu faire de très belles photos avec toi, que notre graphiste a ensuite mise en valeur avec des visuels. Nous en sommes hyper fiers. Nous sommes très enthousiastes, on va tout donner

Quelles sont les contre parties ?

Pour les contreparties, nous avons fait en sorte que les personnes qui ne se trouvent pas sur Montpellier puissent aussi participer au projet alors nous avons
établi des contreparties sous forme de produits (des granola, pâte à tartiner, sacs en coton bio…) et des contreparties sous forme de bons de réductions, invitations, carte cadeaux pour les locaux. Mais tout le monde peut acheter la contrepartie qu’il souhaite au final, rien n’est imposé.
Si vous êtes curieux d’en savoir plus, c’est avec plaisir que l’on vous invite à aller voir notre page sur ulule.fr, le nom de notre campagne c’est Phloeme_mtp

Pourquoi un tel projet ? Qu’est ce qui vous pousse à créer cette boutique ?

Un tel projet, parce qu’on souhaite vraiment transmettre, faire vivre et participer activement aujourd’hui à une consommation responsable, prendre soin de soi, de son environnement et des acteurs qu’il y a autour. Mettre en valeur le métier et le travail agricole, partager nos valeurs nous tient vraiment à coeur. Nous sommes conscients que nous ne changerons pas les problèmes environnementaux mais participer tous les jours et oeuvrer à notre échelle c’est déjà une victoire. Un client qui, au fur et à mesure, prend de plus en plus conscience sur l’impact qu’a sa consommation et le plaisir qu’il peut avoir de consommer des produits de qualité et éthiques sera notre plus belle réussite.

Quelles sont vos valeurs, état d’esprit ?

La liste est longue et en même temps plutôt courte, nous sommes à fond sur l’ouverture d’esprit, la bienveillance, la tolérance, c’est un environnement dans lequel on se sent bien , (de vrais poissons dans l’eau). Nous voulons mettre en valeur à travers ce concept store le respect et l’éthique humaine, mais aussi animale et environnementale.

Les consommateurs sont parfois très loin d’imaginer, la misère, la cruauté et l’horreur derrière les produits qu’ils peuvent trouver en magasin. Et avec Phloème, l’idée est de transmettre un message positif, d’être transparent, proposer des produits de qualité et de connaitre l’histoire qu’il y a derrière.

Comment choisissez vous les produits que vous proposez, plutôt local ? Plutôt bio ?

Nous avons plusieurs critères, le fait que ce soit bio oui mais pas que. Nous ne souhaitons pas travailler avec des entreprises bio industrielles, certains
producteurs peuvent ne pas avoir le label bio et faire du travail de qualité, ne pas utiliser de substances nocives… L’exemple des agriculteurs en raisonné est plutôt bon, pour que le consommateur s’y retrouve il lui faut de la transparence, de la traçabilité et/ou un intermédiaire de confiance. Le local est hyper intéressant et nous avons plusieurs producteurs locaux.

La région Occitanie est très riche en terres bio, elle est numéro une en France sur la production bio. Mais nous avons décidé de ne pas octroyer les autres régions, travailler avec plein de petites entreprises en France innovantes et proposant des  produits de très bonnes qualités. Nous avons des fournisseurs qui travaillent avec des artisans du commerce équitable et c’est une valeur à laquelle on tient énormément. Le commerce équitable est un soutien social très important, il ne faut pas l’oublier, beaucoup de matières premières que vous consommez tous les jours
ne viennent pas et ne peuvent pas venir d’une production locale, comme le cacao, le sucre…

Y a t-il des choses que vous refusez ?

Oui, on va dire que pour le moment c’est plutôt une ligne de conduite et des valeurs auxquelles on ne déroge pas plus que des refus puisque nous nous renseignons déjà pas mal en amont avant de prendre contact avec les marques, fournisseurs, producteurs… Et nous n’avons pas été contactés par des  fournisseurs ne partageant pas les mêmes valeurs que nous, c’est plutôt bon signe

Testez-vous tous vos produits ?

Absolument tous ! Nous voulons apporter un conseil d’une très grande qualité, nous voulons vraiment que les clients achètent un produit qui leur correspond au mieux et qui leur plaît. Non seulement nous testons tous nos produits mais en plus de ça nous les consommons au quotidien, quoi de plus convaincant qu’une personne qui utilise elle-même ses produits ! Nous croyons en tout ce qui sera proposé à la boutique puisque nous même, nos familles et amis les utilisent

Quels sont vos produits phares ? Vos coups de cœur du moment ?

Toute la boutique (rires)

Nous pensons que certains produits se vendront un peu plus que d’autres parce qu’ils sont plus intégrés dans les modes de consommation « classique » mais tous nos produits ont été sélectionnés avec soins et nous avons à cœur de développer et faire connaitre les « méconnus », par exemple je pense à une marque très engagée qui développe des produits issus des plantes nobles d’Amazonie (commerce équitable évidement). Ces plantes sont d’une richesse incroyable, les
vertus des plantes sont encore peu connues et la marque a des valeurs très fortes. Et ce qu’il y a de vraiment fou, c’est que l’on peut intégrer l’utilisation de ces
plantes dans plein de petites routines au quotidien.

Notre envie c’est donc de permettre aussi l’émergence et la mise en avant de produits qualitatifs et de petites entreprises, en apportant une qualité de conseil et d’informations très riche.

Qu’est ce que votre boutique a de différent de ce qui existe déjà, comme BIOCOOP ou BIO ET SENS par exemple ?

Phloeme c’est un concept store, parce que le cadre est différent, la surface est beaucoup plus petite qu’un supermarché et on a vraiment fait un gros travail de
recherche sur l’ambiance et la décoration. Nous sommes en plein cœur du centre ville de Montpellier et nous bénéficions d’une très belle architecture en pierre.
Nous nous différencions aussi par les produits que nous proposons. Nos fournisseurs sont pour la plupart très peu voir pas du tout présent sur la ville et les
alentours de Montpellier.

Nous voulons vraiment associé la notion du plaisir et de proximité dans le fait de consommer chez Phloeme. Nous souhaitons toujours dans cette démarche de
partage, d’échange et de rencontre, organiser des ateliers et des événements à la boutique pour faire découvrir les personnes qui oeuvrent et travaillent derrière les produits que l’on propose, les faire découvrir, apprendre à fabriquer soi même, développer sa créativité et s’informer toujours sur le thème de l’éco-responsabilité, l’alimentation et la cosmétique dans la bienveillance.

Leur projet de co-financement
https://fr.ulule.com/phloeme-mtp/

Interview Medusa Dickinson

BOUM ! Petite interview de la drag queen Medusa Dickinson sur mon blog cette semaine. Je suis vraiment super contente de vous la présenter … Alors, vous allez peut être vous demander pourquoi une photographe comme moi vous parle d’elle ?
A) Parce qu’elle est trop méga badass picétou
B) Parce qu’elle est engagée et que nous avons toutes les deux beaucoup de combats similaires
C) Parce qu’elle a créé la maison du Boner et que je kiffe tout ce qui touche au #HappyPopsPowa
D) Parce que engager une performeuse pour un élèvement (mariage, soirée…), c’est quand même LA MEGA BONNE IDÉE
E) la A), la B), la C) et la D)
Je vous laisse deviner qu’elle est la réponse !

J’ai donc posé quelques questions à cette chère barbue. Et on a aussi fait quelques photos au Canyon Du diable. C’était tout simple, une séance juste pour s’amuser. J’ai -juste- adoré travailler avec elle. Vraiment. Elle est juste bluffante ! Hyper expressive, à la fois délicate et un charisme de ouf. J’ai trop hâte de retravailler avec elle sur un shoot plus poussé, car ce sera forcément une tuerie. 

 

MEDUSA DICKINSON – L’INTERVIEW PAR BUFFETTE

Pour celle et ceux qui ne connaissent pas ton personnage « Medusa Dickinson » comment le décrirais tu, quelles sont ses singularités ?

Tantôt la mère, tantôt la sainte et tantôt la putain, j’aime jouer sur tous les tableaux. Je suis une créature qui se veut tantôt douce, romantique, tantôt machiavélique et dramatique. Je m’imagine comme un personnage d’opéra Italien prêt à interpréter son grand rôle en montant sur scène ! J’aime incarner une certaine élégance que je peux détourner en prônant mes poils. J’aime être dramatique à en faire rire. J’aime les contrastes, montrer tout et son contraire. Medusa, c’est un personnage. Comme Barbie, mais Barbue ! Un jour je peux être une mère exemplaire, le lendemain je peux être cosmonautes ou encore dirigeante d’une secte ! C’est ça que j’aime dans le drag. La liberté d’être et d’incarnation qui l’on souhaite.

Qu’est-ce que tu aimes dans le fait de faire de la performance en drag ? Qu’est ce qui te fait vibrer ?

C’est bateau, mais je fais du Drag pour les gens. Pour faire rire et pleurer. En tant que Drag, je privilégie d’une place particulière. Je suis visible, et j’ai une voix. Il m’est donc plus facile de pouvoir diffuser des Messages. Des Messages d’amour, de revendication! Je suis une Drag militante, et j’ai à cœur, grâce à ma visibilité, de lutter contre l’homophobie, le racisme, la mysoginie, le validisme ! J’ai un sentiment d’accomplissement quand je me couche, d’avoir réussi à faire rire les gens tout en ayant passé des messages de luttes, d’espoir, d’amour et de joie ! J’aime diffuser du Boner !

Tes inspirations sont de ce que j’ai cru comprendre assez hétéroclites puisque tu évoques l’opéra avec La Callas comme des icônes comme Monroe ou Dietrich. Qu’est-ce que tu puises dans ces références ?

Comme je te disais, j’aime m’inspirer de chaque femmes. Medusa est une femme avec plusieurs visages, car j’aime incarner la Femme sous toutes ses coutures ! Tantôt je m’inspire des Divas Italiennes de l’Opéra, tantôt de la poissonnière du quartier, la jeune fille ou l’aînée. J’aime jouer des contrastes. Je puise mon inspiration dans chaque femme, car je veux que chaque femme puisse se reconnaître en Medusa. J’aime célébrer les diversités, le caractère unique de chaque personne. Pour moi, chaque différence est une forme de beauté. J’aime casser mon élégance et ma féminité par des codes plus masculins. Je me fais une joie de rire des normes.

Côté drag, tu as des références que tu aimes particulièrement ? Que penses –tu de la vague « Ru paul » qui est en train de déferler sur la France ? Côté costumes, comment procèdes tu ? Tu créés tout toi-même ?

Je vais passer pour une romantique, et je le suis… Mais ma plus grande inspiration, c’est mon époux sur scène, le Drag King Robin des Doigts. Il me touche par sa sincérité, son discours militant, par son audace. Il n’y a pas un jour sans qu’il m’impressionne. Nous somme deux êtres très différents, si complémentaires, mais c’est une telle richesse de collaborer avec lui. Et pouvoir puiser dans son univers Drag King est une vraie force.

Il y a également Aquila Leek et Lagoon Azur. De jeunes Queens de la scène Montpelliéraine. Elles m’impressionnent d’énergie, d’inventivité. Elles savent faire rimer humour, finesse et intelligence. À mon sens c’est ça le drag. Pas faire 50 grands écarts à la Minute, mais faire vivre des émotions, partager des messages ! Alors oui, je te parle de la scène Montpelliéraine, dont je suis très fière, et qui est en pleine expansion.

Mais j’ai aussi des modèles internationaux Sasha Velour par exemple ! Qui prône l’acceptation, la différence. Sasha est l’une des gagnantes de l’émission RuPaul Drag Race, présentée par RuPaul. Je suis heureux que cette émission existe, elle permet de visibiliser l’art du drag. Mais il faut comprendre que ceci est un show télévisé. Le Drag dans la vraie vie c’est différent. On a moins de budget, des petites loges. On doit tout faire nous même. Se maquiller, coiffer nos perruques, préparer nos tenues, et parfois les coudre ! Je fabrique une grande partie de mes accessoires ! Et ensuite on doit répéter nos shows ! Le Drag est un véritable art pluridisciplinaire. C’est pour ça que j’encourage les gens à se rendre à de vrais Drag show, avec des Drag locaux/locales. Car c’est ça le véritable esprit du Drag!

Pour tes make up, tu gardes ta barbe, peut tu nous expliquer pourquoi tu as choisi cet élément esthétique en tant que drag ?

Je suis épuisé de ces pubs pour les régimes, l’épilation, pour ci pour ça ! Je suis poilue, je fais du 42, et je ne pense pas que cela puisse m’empêcher un instant d’être une Femme magnifique ! J’aime célébrer la diversité, j’aime glorifier tout ce qui nous rend si unique ! Ma barbe fait littéralement partie de moi ! Je ne conçois pas de l’enlever pour correspondre à un dictat de beauté. Je tiens à ce que les gens comprennent qu’ils sont magnifiques comme ils sont, car certains défauts peuvent être de bien belles qualités aux yeux des autres !

Ma barbe, et surtout ma moustache sont un élément Signature de mon look. Quand je suis triste, ma moustache sera droite, fine, dramatique, quand je suis heureux, elle sera ronde et folle ! J’aime jouer avec mon corps, avec mon ventre et mes poils pour incarner Medusa !

Demain, un couple te contacte, car ils vont se marier et aimeraient que tu sois là pour animer leur D-Day. Qu’est-ce que tu leur proposerais ?

J’aime être à l’écoute des gens. Écouter leur histoire, leurs rêves, leurs envies. Chaque mariage est différent, car les marié/e/s sont différents ! Je veux raconter une histoire avec eux, j’ai envie de rire et pleurer à leur côté ! C’est leur journée, c’est magique ! Et je serais là pour les accompagner !

Un mariage, pour moi, c’est pas juste une robe et un gâteau ! C’est une fête ! Où l’on danse et on s’amuse ! Alors je ferais rire avec mon humour, je ferais danser avec les lipsync de Madonna , je sécherais les larmes des jolis garçons et filles encore célibataires ! Il y a tant de belles possibilités pour accompagner chaque mariage ! Mais mon premier but serait d’être garant de l’amour et de la joie.

Tu as fondé avec le drag king Robin Des Doigts une Drag House, « La Maison du Boner » [Pour celles et ceux qui ne savent pas ce qu’est une Drag House : Les maisons dites « house » sont un système communautaire d’entraide, qui servent de familles alternatives et sont supposées offrir des espaces sécurisant « safe space».. Au sein de chaque maison, il y a des “mères” et “pères”, qui conseillent et soutiennent des “enfants”. ] Tu pourrais nous en parler un peu ? J’ai cru comprendre que la vôtre avait une petite particularité ?

Et oui, je suis une femme Mariée ! J’ai épousé (pour de faux) le Drag King Robin des Doigts ! Avec qui j’ai fondé la Maison du Boner en septembre 2018. Depuis nous avons deux beaux enfants. Et oui, nous symbolisons la famille parfaite pleine de Boner! On casse un peu les codes en reprenant et détournant justement ces dit-codes. Je suis un homme gay, épouse d’un homme qui est une femme lesbienne. On se joue d’une certaine ironie. On peut incarner un couple idéal à notre façon, on peut jouer les Parents modèles. Il y a très peu de House mixte, avec des Kings et des Queens !

Nous sommes, en France, le seul couple officiel de Drag Queen et King. Une forme d’amour s’est créé entre nous. Un lien fusionnel sur scène ! Le fait d’être une Queen et un King, nous permet d’aborder les choses de façon plus diverses. À la fois des sujets humoristiques, politique, comme l’homophobie, la mysoginie etc…

Mais ce que j’aime surtout avec Robin, c’est de pouvoir être une drag Queen heureuse et épanouie, d’avoir ce rôle de Drag Mother. J’aime l’histoire que nous avons créé. Tout est partie d’un union artistique, d’un mariage artistique duquel est né deux beaux enfants et de grands projets.

Quel serait le show de tes rêves ? Imagines tu as NO LIMIT de budget. Tu ferais quoi ?

Oh tu sais, je suis pas vraiment quelqu’un d’ostentatoire, j’aime les choses simples. Donc on va booker Versailles, on remplace toutes les peintures par ma tête, méga runway dans la galerie des glaces ! Une immense scène dans le jardin pour faire un énorme show ! Je veux la cour de Versailles mais version drag!

Après tout, tout le monde avait des perruques, du maquillage et des tenues fabuleuses à l’époque ! Et lors de cette soirée, je me ferais un mariage Royal avec Robin ! Aquila et Lagoon seraient mes demoiselles d’honneur ! Et il y aurait une ambiance magnifique.

Tu vois, je suis quelqu’un de simple non ?

Envie de rajouter quelques choses ? Tu as carte blanche.

L’amour est l’une des choses les plus précieuse au monde. L’amour propre, l’amour que l’on donne, et celui que l’on reçoit. En commençant le drag, je voulais envoyer de l’amour. J’ai été bien surpris quand finalement j’ai été entouré de Gens qui à leur tour m’ont aimé, et qui m’ont fait m’aimer.

Alors aimez. Sans conditions. Sans retenue. Sans peurs.

Merci Medusa ! 

Pour info, si vous souhaitez opter pour de l’audace lors de votre mariage, ou de votre événement, il faut compter entre 100€/h ou 250€ les 3 heures pour une de ces performances 🙂

Coiffeur badass à Montpellier

Envie de couleurs intenses et lumineuses ?

Vous le savez, cette bonne vieille ville regorge de personnages atypiques, d’audacieux et de gens funkys qui s’assument à 100% ! Aujourd’hui, votre photographe à Montpellier préférée vous propose un petit coup de projecteur sur un salon de coiffure totalement atypique et badass à Montpellier : Scari Pink ! Je vous en parle parce que j’ai eu beaucoup beaucoup de retours très positifs sur ce salon et étant abonnée à leur insta depuis plusieurs mois, je vois passer des petites merveilles que je voulais vous partager !

En tant que photographe, je ne le dirais jamais assez, faire appel à un pro pour ses cheveux et son make up, juste avant un shooting photo, c’est super important ! Et c’est s’assurer d’avoir un look au top !

Si vous avez envie de faire des folies avec vos cheveux, et que vous aimez l’extravagancaaaaaa (Ru Paul sort de ce corps!) . Voilà une adresse à ne surtout pas louper ! J’ai donc contacté Scari qui gère le salon de coiffure Scari pink à montpellier pour une petite entrevue en toute simplicité. Enjoy !

Rencontre avec un salon de coiffure au top !

Peux-tu nous parler de toi ? Comment est né ce projet de salon de coiffure sur Montpellier ? Qu’est ce qui t’as boosté pour le créer ?

J’ai commencé à avoir des cheveux roses à 14 ans en rapport avec la période “Emo/ scène américaine”. J’ai toujours eu une vraie passion pour la coiffure. A mes 16 ans, je ne trouvais pas de coiffeurs pour me faire les couleurs que je voulais vraiment. J’ai du apprendre seule à réaliser ce que je voulais, quelques fois ma mère m’aidait un peu.

Mes autres passions sont le piercing et le tatouage.  J’ai travaillé dans ces milieux quelques temps, mais cela ne me plaisait pas autant que la coiffure.

Par la suite, j’ai travaillé dans un salon sur Montpellier pour valider et consolider mon expertise en coiffure. Et puis, j’ai voulu me lancer seule. Mon idée était simple : proposer ce que les autres coiffeurs ne faisaient pas ou très peu. J’avais remarqué que beaucoup de mes copines faisaient elles même leur couleur et coiffure. Tout simplement parce qu’elles ne trouvaient nulle part où aller pour faire leurs envies. Je me suis dis alors qu’ouvrir un shop spécialisé, serait vraiment cool.

D’abord seule à mon compte, pendant 3 ans. Ma mère m’a rejoint ensuite, après une reconversion professionnelle. Ensemble on a décidé de s’inspirer des coiffeurs américains, qui sont vraiment beaucoup plus audacieux qu’en France, et on a mis en place ce projet de salon.

Peux tu nous présenter ton équipe ? 

Mon équipe se compose de ma mère, Isabelle, ensuite ma cousine Manon qui est apprentie et mon barbier Vianney.

Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, quelle est l’ambiance de votre salon ?

L’ambiance du salon est assez cool et décontractée, ce que l’on souhaite avant tout, c’est que les personnes s’y sentent comme chez des potes. On a remarqué que beaucoup de clientes n’aimaient pas se retrouver isolées dans un coin chez un coiffeur.  Donc la convivialité, c’est hyper important pour nous.

Avec quels produits travaillez-vous et pourquoi ces choix ?

Nous travaillons avec la marque italienne B.app, sa gamme de soins capillaires contient une coloration à base de trois protéines pour un résultat durable et super pro. La gamme propose 53 nuances de coloration permanente sans ammoniaque. Y a vraiment de quoi s’amuser ! C’est top.

Extrait instagram Artic Fox

Ensuite nous avons opté pour la marque américaine végane et cruelty-free Artic Fox qui est garantie sans essais sur les animaux. Sa spécificité : les teintes flashy et pastel. Un vrai bonheur ! (Ndlr : pour les fanas de couleurs qui claquent, ils ont un insta carrément dément : www.instagram.com/arcticfoxhaircolor )

Et enfin nous travaillons aussi avec la marque italienne Fanola. C’est une marque qui se dévoue entièrement à la couleur en tant que soin, ne contenant qu’un faible taux d’ammoniaque, elle n’abîme pas les cheveux. (Ndlr : Orlandi Orlando rejoint l’équipe de Fanola en 2011. Il a notamment apporté son œil créatif à la marque).

Tous ses produits sont connus et très bien côtés aux états unis. Et surtout ils sont accessibles niveau prix, ce qui nous permet de proposer des prix abordables pour toutes nos clientes.

Côté astuces, tu as des conseils pour garder une couleur pleine d’éclat ?

Pour garder les couleurs pleines d’éclat nous proposons des conditionners colorés sur mesure. Ou pour celles qui veulent des kits complets, nous pouvons proposer directement des sites qui vendent shampoing /conditionner /masques pour chaque couleur.

As-tu des conseils pour les futurs marié.e.s souhaitent une coiffure totalement funky et atypique pour leur mariage ? (comment préparer son cheveux ? etc …)

Pour les mariées, je conseille de ramener plein de photos de ce qu’elles aiment ou aiment pas du tout. De venir en discuter avec nous directement et surtout faire des essais pour être sûre du résultat… Il faut toujours anticiper le travail de coiffure, surtout pour une journée aussi importante. Chaque cheveux et chaque projet est différent, cela demande un diagnostique personnalisé.

Les projets de coiffure qui vous bottent le plus ?

Ce que l’on apprécie le plus, ce sont les clientes qui viennent et nous disent ” tu as carte blanche, je te fais confiance”. Je crois que les projets les plus fous sont les les énooormes transformations. On passe du tout au tout. Comme une cliente qui a des cheveux blonds sous les fesses et qui souhaite tout tondre à 2mm et faire du bleu!

Quelles sont les nouvelles tendances en coiffure ? Les nouvelles techniques qui t’inspirent ?
Les tendances que j’apprécie sont souvent assez colorées. Mais j’aime beaucoup les ombrées qui permettent de ne pas devoir décolorer chaque mois et qui sont très facile d’entretien. 

extrait instagram philipwolffhair

Quels comptes instagram conseillerais-tu pour les afficionados de coiffures ?
Pour les comptes instagram de coiffures je citerais : Guytang,  Dearmiju et Philipewolffhair qui m’inspirent beaucoup. 

Avec qui rêverais-tu travailler ? et quel serait ton rêve le plus fou ?

J’aimerais travailler avec les personnes citées juste au dessus ^^

Allez dernière question, c’est une carte blanche, si tu as envie de partager avec nous une bonne adresse à Montpellier, ou un artiste que tu kiffes, ou quoi que ce soit d’autre ! C’est free !

Alors sur Montpellier su je devais faire un coup de pub, ce serait pour mon voisin qui tient le resto japonais via kyoto. Car c’est super bon et très accessible niveau prix! 

Merci beaucoup pour cet échange et à bientôt j’espère ! 

Le salon Scari Pink à Montpellier
290 Avenue Théroigne de Méricourt, 34000 Montpellier

Le compte facebook : Scari Pink
Le compte insta : www.instagram.com/scaripink
La page google du salon : https://goo.gl/maps/PiCVvh4iJCz 

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